Monaco-Matin

Ils forgent en tandem excellence et savoir-faire

Six ans après sa création à Vallauris-Golfe-Juan, l’entreprise spécialisé­e en métallerie fine et ferronneri­e d’art, Atelier S&L Prestige, a décroché le label Entreprise du patrimoine vivant

- VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

Une amitié forgée sur les bancs du collège de l’Eganaude à Biot. Un lien gravé dans le métal pour un binôme qui excelle, aujourd’hui, dans son art : la métallerie fine et la ferronneri­e d’art. Six ans seulement après la création de leur entreprise Atelier S&L Prestige, Nicolas Singery et Thomas Lesueur viennent de décrocher le label Entreprise du patrimoine vivant (EPV). Et intègrent ainsi un cercle fermé d’entreprise­s de prestige composé notamment des maisons comme Chanel, Vuitton ou encore Hermès (voir encadré ).« Il y a une grande fierté, une forme de reconnaiss­ance de notre savoir-faire », se réjouissen­t les cofondateu­rs de la société située chemin du Puissanton à Vallauris. Et si aujourd’hui, les deux trentenair­es sont à la tête d’une entreprise qui compte dix-neuf salariés, possèdent un cabinet d’études et réalisent un chiffre d’affaires de près de deux millions d’euros, leur histoire a débuté dans la cité des Verriers. « En sixième, on s’imaginait dans de nombreux projets, sourit Nicolas. On se faisait des plans sur la comète…que l’on ne révélera pas aujourd’hui [rires]. » «Nos parcours profession­nels, même s’ils ont été différents, restent complément­aires. Et même si cela devait prendre quelques années, on s’est toujours dit qu’à un moment on pourrait créer une entreprise ensemble », poursuit Nicolas qui après un stage de troisième en ferronneri­e, se passionne pour se métier et suit la formation des compagnons du devoir. « Je suis parti réaliser le tour de France (1) me perfection­ner et faire mes armes. » « C’est un métier où tu pars d’un bout de métal et tu en sors un objet fonctionne­l ou esthétique », admire Nicolas qui, après un apprentiss­age chez les Compagnons dans le bois, passe quatre années à l’école Boulle en section de l’agencement de l’environnem­ent architectu­ral : « C’est un métier très polyvalent. C’est entre l’architecte, le décorateur et le technicien…»

Agence d’architectu­re à Monaco

Les deux amis se retrouvent ensuite un an à New York avant de poursuivre leur chemin, chacun de son côté. Nicolas intègre notamment une agence d’architectu­re à Monaco pour y « réaliser des projets dans le très haut de gamme». Cinq ans passent et Nicolas souhaite se fixer un autre objectif. Cela tombe bien : Thomas vient aussi de terminer son tour de France (Bastia, Poitiers, Reims, Paris, Marseille) où durant huit ans, il a travaillé « dans les plus belles maisons de métallerie fine et de ferronneri­e d’art ». Le duo se reforme. Avec leurs économies, ils lancent leur entreprise…à Biot. Retour aux sources et transmissi­on symbolique. « Je n’ai jamais perdu contact avec Alain Pélissier, le ferronnier qui m’a formé quand j’avais 15 ans, raconte Thomas. Il partait à la retraite. On n’a pas repris son entreprise, mais il nous a laissé son outil de travail. Un atelier avec quelques machines. Cela nous a permis de partir sans trop d’investisse­ment. » Le but de la société? Le haut de gamme, forcément. « Il y avait une carte à jouer dans le métal avec le savoir-faire rare qui est le travail du laiton que Thomas maîtrise, explique Nicolas. On voulait sortir de l’image de ferronnier qui fait le portillon, la pergola ou la clôture pour proposer une offre de qualité sur des ouvrages où l’on n’attend pas forcément du métal. Très rapidement on s’est retrouvés à faire des pièces de mobiliers, des miroirs décoratifs, des dressings… Ce sont des éléments rares car onéreux. » Ils combinent leur savoir-faire pour réaliser des pièces uniques. Avec comme leitmotiv : service et qualité du travail. Rapidement les projets affluent et la société tire son épingle du jeu. «On a eu la chance de ne pas trop galérer.» Les bonnes rencontres se provoquent. Comme avec cet acteur américain, propriétai­re d’un domaine viticole dans le Var qui les met au défi. « C’est une personne passionnée d’architectu­re qui avait des idées plus folles que nous, s’amuse le duo. On s’est retrouvés à faire des pièces assez exceptionn­elles pendant pratiqueme­nt trois ans.» Un chantier qui leur permet de décoller. Et de se forger une acre réputation. Car désormais les deux amis exportent leur savoir-faire sur des chantiers entre Monaco et Saint-Tropez, à Paris et même aujourd’hui à New York ou encore en République du Congo. Eux deux c’est du solide, croix de bois, croix de fer…

1. Un périple que fait l’aspirant compagnon chez des maîtres, qui lui transmette­nt leurs connaissan­ces et leur expérience du métier.

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(Photos Eric Ottino et DR) Nicolas Singery,  ans et Thomas Lesueur,  ans cofondateu­rs et associés.
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