Congrès américain : Nancy Pelosi première opposante à Trump
C’est désormais une femme qui tiendra tête à Donald Trump. La démocrate Nancy Pelosi [photo AFP] aété élue présidente de la Chambre américaine des représentants hier. La démocrate signe ainsi un retour historique au troisième échelon le plus important de la politique américaine, derrière le président et son vice-président, Mike Pence. A 78 ans, l’élue de San Francisco a réuni 220 voix, contre 192 pour le candidat des républicains, Kevin McCarthy. « Nous ne nous faisons pas d’illusions, notre travail ne sera pas facile, a-t-elle déclaré après son élection. Mais promettons que lorsque nous ne serons pas d’accord, nous nous respecterons et nous respecterons la vérité. » Nancy Pelosi retrouve le perchoir de speaker, qu’elle avait déjà occupé entre 2007 et 2010. C’était alors la première femme de l’histoire américaine à accéder à ce poste crucial. Cette année, la nouvelle Chambre compte un nombre record de femmes et d’élus issus de minorités.
La revanche après la défaite de
Huit ans après la défaite cuisante des démocrates aux midterms de 2010 (63 sièges perdus), elle tient sa revanche. Le Parti républicain a renforcé son contrôle sur le Sénat mais perdu la majorité à la Chambre des représentants. Pendant la campagne, Nancy Pelosi avait été l’architecte de la stratégie consistant à recentrer le discours sur la réforme de la santé. Et à éviter de polémiquer avec Donald Trump, sur l’immigration notamment. Réélue seize fois, Nancy Pelosi siège sans discontinuer à la Chambre depuis 1987. Pour les deux années à venir, les démocrates y détiennent 235 sièges contre 199 pour les républicains. Le 435e siège, représentant de Caroline du Nord, fait toujours l’objet de recours post-électoraux. La nouvelle majorité démocrate de la chambre basse pourra mener des enquêtes en profondeur sur l’administration Trump et tentera vraisemblablement d’obtenir la publication des dernières déclarations fiscales du président. Mais la priorité du Congrès sera de sortir les Etats-Unis de l’impasse budgétaire, qui a provoqué le 22 décembre dernier la fermeture partielle de l’administration fédérale.