Palerme, Naples, Florence se liguent contre Matteo Salvini
Un texte « inhumain » et « criminogène » : plusieurs maires de grandes villes italiennes refusent d’appliquer le décret-loi anti-immigration du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, à commencer par le maire de Palerme qui a pris la tête de cette fronde contre le puissant patron de l’extrême droite. « C’est un texte inhumain parce qu’il viole les droits de l’Homme, et criminogène parce qu’il transforme en illégaux des personnes qui se trouvent légitimement sur notre territoire », a lancé, hier, le maire de gauche de Palerme, en Sicile, après avoir annoncé qu’il suspendait l’application du décret-loi Sécurité et immigration « pour ce qui relève des compétences des communes ».
« Je ne t’envoie pas l’armée »
Le maire, Leoluca Orlando, conteste, en particulier, la mesure qui interdit l’obtention du droit de résidence à une personne disposant d’un permis de séjour sur le territoire. Elle prive les mairies de la possibilité de délivrer une carte d’identité ou une inscription au Service sanitaire national, cette dernière étant obligatoire pour accéder aux prestations de santé comme le médecin de famille. La réplique de Matteo Salvini ne s’est pas fait attendre. « Tu veux désobéir ? Je ne t’envoie pas l’armée », a-t-il répondu ironiquement au maire sicilien dans une vidéo postée sur Facebook, annonçant qu’il se rendrait prochainement à Palerme pour « livrer aux citoyens une villa avec vue sur mer confisquée à un mafieux ».