Monaco-Matin

La Chine s’est posée sur la face cachée de la Lune

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C’est une première mondiale. La Chine a réussi, hier, l’alunissage inédit d’un engin sur la face cachée de la Lune, un événement historique qui renforce les ambitions spatiales de Pékin. Le module Chang’e-4, qui avait quitté la Terre le 8 décembre, s’est posé à 3 h 26 (heure française) et a envoyé une photo de la surface lunaire, a indiqué l’agence spatiale chinoise. Contrairem­ent à la face de la Lune la plus proche de la Terre, qui est toujours tournée vers notre planète, aucune sonde ni aucun module d’exploratio­n n’avait encore touché le sol de l’autre côté. Celui-ci, montagneux et accidenté, est parsemé de cratères. « On est parvenu à un résultat extrêmemen­t précis. L’alunissage s’est déroulé en douceur, et dans un endroit idéal », a déclaré Sun Zezhou, l’ingénieur en chef de la mission Chang’e-4 (du nom de la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise), à la télévision d’État CCTV. La Chine se préparait depuis des années à cette opération particuliè­rement difficile du point de vue technologi­que. Un des défis consiste à parvenir à communique­r avec le petit robot téléguidé déposé, hier, à la surface de la Lune: la face cachée étant toujours orientée dans le sens opposé à la Terre, il n’y a pas de « ligne de mire » directe pour transmettr­e les signaux, sauf à installer un relais. La Chine avait donc (Doc SpaceChina.com) lancé en mai un satellite baptisé Queqiao (Le Pont de la pie), positionné en orbite lunaire de façon à relayer les ordres et les données échangées entre la Terre et le module.

Objectif Mars

Le robot téléguidé devra évoluer dans un environnem­ent extrême, où les températur­es varient de -173 à +127 degrés. Et pour corser la difficulté, la mission Chang’e-4 se déroule dans une région du pôle sud de l’astre lunaire, le bassin Aitken, dont le terrain est complexe et escarpé. Le robot doit notamment mener des études portant sur les basses fréquences radio, les ressources en minéraux et la culture des tomates et d’autres plantes. « Les informatio­ns collectées serviront également à la future base lunaire que Pékin veut construire, ainsi qu’aux activités scientifiq­ues sur la face cachée de la Lune », aexpliqué Chen Lan, analyste pour GoTaikonau­ts.com, site internet spécialisé dans le programme spatial chinois. « Cela servira aussi pour la future mission de la Chine vers Mars, prévue en 2020. Elle espère en 2021 y faire atterrir un robot similaire à celui de Chang’e 4. C’est donc une bonne opportunit­é de tester cette technologi­e. » C’est la deuxième fois que le géant asiatique envoie un engin explorer la Lune après le petit robot motorisé Yutu (Lapin de jade) en 2013. Il était resté actif pendant 31 mois, sur la face visible de l’astre.

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La sonde spatiale Chang’e- qui a aluni hier est composée d’un atterrisse­ur et d’un rover.

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