Un parfum de figuiers bientôt à Grasse
Sauveur Gaëtan Mareschi se passionne pour les figuiers et veut ouvrir un conservatoire. A la tête d’une petite forêt de 138 arbres, il va dans un premier temps créer un parcours pédagogique
Son grand balcon, qui donne sur le boulevard Gambetta à Grasse, ressemble à une forêt vierge tant il y a de figuiers en pot à tous degrés de maturité et de hauteur. Sauveur Gaëtan Mareschi, 67 ans, est un passionné éclairé et autodidacte. Si le figuier l’accompagne dès son plus jeune âge grâce à son grand-père qui le cultivait, il s’en éloigne en grandissant. « J’étais un intello. Un entrepreneur patron de la société Staff et stuc. Ça m’a permis de voir le monde… mais aussi les différents figuiers qui y poussent. Il en existe 600 variétés. Et puis finalement de retrouver les figuiers de mon grandpère », raconte le Grassois que l’on croise souvent sur la place aux Herbes, où il aide l’association D’une rive à l’autre, dirigée par sa compagne, Adèle Malerba. A titre d’exemples : l’idée et la réalisation des chaises fleuries, c’est lui !
De l’arboretum au conservatoire
Côté arbres, il a fait ses armes avec la création d’un arboretum au Mas, dans le pays grassois, voilà plus d’une douzaine d’années. « Il abritait diverses essences d’arbres et servait d’atelier pédagogique aux enfants. En 5 ans, j’y ai accueilli 1 400 gamins », se rappelle le jardinier amateur qui s’est depuis recentré sur le figuier. « Avec l’apparition de ma surdité, je ne pouvais plus m’occuper d’enfants. » Il a transformé sa passion pour le figuier en nouveau projet. Et décidé de créer un conservatoire du figuier à Grasse. Mais attention, pas question d’acheter un seul arbre. La spécialité de Sauveur Gaëtan Mareschi, c’est le bouturage (voir ci-dessous). Aujourd’hui, il est à la tête d’une petite forêt de 138 arbres âgés de 6 mois à 8 ans. Soit 48 variétés du pourtour méditerranéen. « Bientôt, je pars pour le Maghreb. Pour créer mon arboretum, je veux avoir 150 variétés. Mais il faut être patient car il s’écoule de 4 à 5 ans entre le bouturage et les premiers fruits. » Depuis des années, le jardinier
cherche un terrain compatible avec le développement du figuier: 10000 à 15000 m2 dotés d’un point d’eau. Son projet, qui reste en jachère pour l’instant, a
pris une nouvelle direction avec l’installation de la SCIC Tetris sur l’immense site de Sainte-Marthe. Là, Sauveur Gaëtan Mareschi s’est vu offrir la possibilité temporaire de créer, dès le printemps prochain, un premier parcours pédagogique : des figuiers en pot seront installés dans l’ancienne cour de récréation de l’ex-école Fénelon. « L’idée est de faire faire du bouturage aux enfants, de leur faire découvrir les variétés de figuier et de leur apprendre l’art de faire pousser un arbre. » Aujourd’hui, le Grassois est quasi traité comme un expert : « Quand les gens ont un souci avec leur figuier, ils m’appellent de plus en plus. Je me suis entièrement plongé dans cette passion, même si je le dis : je ne suis ni un spécialiste, ni un ingénieur. Je m’y suis intéressé, c’est tout. »