UN MONACO NOUVEAU À MARSEILLE
Portée par un mercato doré et des succès dans les coupes, l’ASM (e de L) avec Fabregas va tenter de signer une ‘‘perf’’ ce soir à h dans un stade Vélodrome en crise.
Ce soir, l’AS Monaco défiera Marseille au Vélodrome [lire pages 26 et 27], trois jours avant le derby azuréen contre Nice, au stade Louis-II (19 heures). Deux affiches sous tension pour un club englué à la 19e place du championnat. Pourtant, une certaine euphorie agite les supporters ces dernières heures. À la sérénité et la transparence de Thierry Henry en conférences de presse, sont venues se greffer deux recrues d’expérience: Naldo et, depuis vendredi soir, Cesc Fabregas. En attendant d’autres renforts, le club de la Principauté a déjà réussi l’un des plus gros coups du mercato hivernal et, qui sait, de l’histoire de la Ligue 1. Un recrutement impensable pour beaucoup, si ce n’est pour le Paris Saint-Germain… et Monaco.
« Un mercato qui met de bonne humeur »
Fan absolu de l’ASM depuis 40 ans, le journaliste Eric Huet résume cette magie ancrée dans l’ADN du club. « C’est une chance d’être supporter de l’AS Monaco parce que, même dans une situation aussi périlleuse que celle que l’on vit actuellement, on est capable de vivre un mercato qui met de bonne humeur. On se dit qu’avec ces recrues on va forcément s’en sortir. On soutient un club qui est actuellement 19e mais qui est capable d’attirer un mec de la trempe de Fabregas! »
Champion du monde (2010) et double champion d’Europe avec l’Espagne (2008, 2012), le milieu espagnol intègre en effet un cercle huppé d’internationaux ayant porté, presque tous avec succès, le maillot à la diagonale.
« Quand j’ai commencé à suivre Monaco, un Suédois, Ralf Edström, venait d’arriver. Il ne me disait rien mais ceux qui suivaient le foot depuis plusieurs années le connaissaient pour voir disputé les Coupes du monde 74 et 78. C’était un joueur important [champion de France 1982, ndlr]. Ensuite, il y a eu Fernando Morientes, qui a marqué l’épopée 2003-2004. Oliver Bierhoff, Christian Vieri, Enzo Scifo, Jürgen Klinsmann…», poursuit Eric Huet.
« Il ne vient pas pour arracher le maintien »
Transféré de Canal+ à RMC Sport en juin dernier, le journaliste est une Bible ouverte sur l’histoire du club. Il commente aujourd’hui la Ligue des Champions, la Ligue Europa et la Premier League pour le bouquet sportif.
Témoin des dernières prestations de Cesc Fabregas sous le maillot de Chelsea, il nous a donné son avis quelques heures avant la signature officielle de l’Espagnol, commentée sur Twitter par des émoticônes avec des coeurs dans les yeux et ce texte: «L’arrivée de Thierry Henry laissait présager la venue sur le Rocher d’une pointure. Là, c’est costaud. Pointure 44 [le numéro floqué sur le maillot de Fabregas, ndlr]. Quel pied!»
Cet enthousiasme, conclut par une expression chère à Thierry Roland en 98, ne doit rien au hasard. Eric Huet croit dur comme fer au potentiel de Fabregas et à son implication sur le pré. «Il ne vient pas à Monaco pour arracher le maintien à la 38e journée. Il vient en plus pour un projet à long terme.»
Engagé pour trois ans et demi avec l’ASM, l’Ibère devrait même être le relais naturel et privilégié de Thierry Henry, son ex-coéquipier à Arsenal (2003-2007), dans le vestiaire. «Je suis entraîneur de Monaco, je lui donne le brassard tout de suite! C’est le capitaine, le leader de l’équipe.»
« Il joue à une touche et dans la profondeur »
«Qui aurait pu prévoir il y a encore un mois que Fabregas allait renforcer Monaco ? C’est inimaginable ! » D’autant que l’expert l’assure , Fabregas n’atterrit pas sur le Rocher en préretraite. « Si le manager de Chelsea, Maurizio Sarri, n’était pas arrivé avec Jorginho dans ses valises, Fabregas aurait gardé sa place de titulaire. Je l’ai encore vu jouer en coupe d’Europe, il faut faire attention à l’adversité car c’était le PAOK Salonique, mais tout Fabregas est résumé dans ce match. Il a fait des passes façon quarterback, de 30 ou 40 mètres, qui arrivent dans les pieds. Il a la tête levée constamment pour voir où sont ses coéquipiers, joue à une touche et dans la profondeur, rarement dans la largeur… Il n’est absolument pas cramé et n’a que 31 ans.»