« Mettre des mots sur leurs émotions »

Florence Lagache, professeure d’anglais au lycée Pierre-et-Marie-Curie de Menton

Depuis  et les attentats de Charlie Hebdo, le lycée Pierre-etMarie-Curie implique ses élèves dans un projet citoyen afin de permettre aux jeunes d’être les ambassadeurs du vivre ensemble. Le  juin , le Jardin de la Paix, baptisé Simone Veil, a vu le jour au parc du Pian à Menton. A l’initiative de Florence Lagache et quelques élèves, l’endroit se veut un lieu de recueil, de paix et de méditation face à la Méditerranée.

Quel est l’intérêt pédagogique de faire venir des témoins auprès des élèves ?

L’intérêt est que c’est déjà inscrit dans le programme de l’Éducation nationale dans le cadre de l’éducation citoyenne. Même si c’est souvent le cas en cours d’histoire, tout enseignant peut intervenir et faire venir des témoins afin de transmettre des valeurs et principes du vivre ensemble, de respect et de lutte contre toute forme de discrimination.

Qu’est-ce que les élèves retiennent de ces rencontres ?

C’est très difficile de savoir à chaud. Cette fois, ils sont restés assez muets. Ce que je sais, c’est que ce sont des expériences qui les marquent. Ils vont s’en souvenir très longtemps. Ça peut parfois leur donner l’idée de s’engager, pas forcément dans une association, mais ne serait-ce que dans leur quotidien, quand quelque chose ne va pas en classe. Qu’est-ce qui vous pousse à être aussi impliquée dans la lutte contre les discriminations et le devoir de mémoire ?

C’est avant tout une raison professionnelle plus que personnelle. Je suis enseignante depuis  ans et je me dis que c’est un des devoirs de l’école de permettre à ces jeunes de réfléchir lorsqu’un événement violent se produit.

C’est l’occasion d’arrêter le cours des choses et de mettre des mots sur leurs émotions. C’est important à l’adolescence. Ça leur permet de prendre de la distance. Et peut-être que quand ils seront plus grands, ils auront envie de s’invertir dans une cause juste.