Scandale du tunnel de Tende : suspects devant la justice
Grèves des bus Zest : les usagers seront dédommagés
Nous l’évoquions dans nos éditions d’hier, c’est désormais chose faite. Le procureur de Cuneo, Onelio Dodero, a demandé ce vendredi le renvoi de 16 personnes et d’une entreprise (toutes italiennes), devant un juge piémontais, dans l’affaire du tunnel de Tende.
En mai 2017, la guardia di finanza avait interpellé 17 personnes, après le vol de 200 tonnes de métal destinées à un chantier titanesque : le percement d’une seconde galerie longue de 3,2 km, au col de Tende, à côté du tunnel historique. Un chantier à plus de 200 millions d’euros, financé par la France (41 %) et l’Italie (59 %), mais piloté par cette dernière. Vingt mois plus tard, l’enquête est close, a indiqué le procureur de Cuneo à NiceMatin. Onelio Dodero nous précise avoir demandé, hier, « le renvoi devant la justice de 16 personnes physiques et d’une personne morale. » Cette audience préliminaire pourrait intervenir « dans les prochains jours ». Etape logique dans la procédure pénale italienne, elle offrira aux mis en cause l’occasion de négocier une peine réduite.
Vers un procès au printemps
À l’issue, le juge ordonnera des renvois devant le tribunal de Cuneo. « Le procès pourrait se tenir au printemps », précise le procureur. Maîtres d’oeuvre, cadres, ouvriers... Les suspects sont issus de l’entreprise qui conduisait le chantier (la Fincosit, géant du BTP italien), du groupement auquel elle appartenait (Galleria di Tenda) et de l’Anas, la société qui gère le réseau routier italien. Ils doivent répondre d’une foule de délits : vol aggravé, fraude en écriture publique, violation des normes environnementales et des normes de stockage d’explosifs, fraude contre l’Etat et faux documents, ainsi qu’atteinte à la sécurité des transports. Les personnes mises en cause encourent des peines de prison, d’amendes, mais aussi des peines complémentaires, telles que l’éviction de la fonction publique et l’interdiction de négocier des relations commerciales.
Plusieurs millions d’euros de préjudice
Selon Onelio Dodero, la fraude a affecté à la fois «la construction du tunnel dans sa partie interne, son imperméabilisation, la construction du mur extérieur 0A09 [ndlr : « le mur de la honte », récemment raboté] et, en général, la fourniture de matériels non conformes et non certifiés ». Selon le service presse de l’Anas, le préjudice se chiffre « en millions d’euros ».
Ce scandale a largement retardé la livraison du nouveau tunnel, espéré au mieux en 2023, au lieu de 2020. Exit la Fincosit : c’est Edilmaco, groupement d’entreprises de Turin, arrivé en deuxième place lors de l’appel d’offres, qui est prête à reprendre les travaux. En cas de feu vert administratif, le chantier pourrait reprendre d’ici l’été. Le janvier dernier, les salariés de Carpostal Riviera – société qui gère le réseau de bus Zest de la Communauté de la Riviera française (Carf) – avaient décidé de faire grève pour une durée illimitée à deux horaires précis de la journée. Après près de deux semaines de grève, un accord a été signé – la semaine dernière – entre l’Intersyndicale UNSA /CNT-SO et la direction du réseau de bus Zest. Àlasuitedece mouvement social, la direction de Carpostal Riviera annonce qu’elle dédommagera – sous certaines conditions – les usagers.
Les demandes validées de dédommagement des usagers se feront :
✔ Sous la forme d’une remise sur l’abonnement mensuel du mois de mars pour les titulaires d’un abonnement mensuel tout public, jeune, avantage ou CMU ;
✔ Sous une autre forme pour les abonnements annuels tout Public ou Jeunes qui est présentée sur notre site Zestbus.fr ;