« J’ai pensé passer le permis de conduire en ligne, mais j’ai privilégié l’accompagnement »
« J’ai pensé passer le permis en ligne, mais j’ai privilégié l’accompagnement et la qualité ». Seif a 18 ans. Il s’est inscrit dans une autoécole de quartier : Inris, située à l’est de Nice. « J’ai des amis qui l’ont passé via une plateforme sur le Net, ils ne sont pas contents. Je préfère avoir un bon suivi », ajoute-til.
Et c’est pareil pour Osama, 19 ans. « Peut-être que c’est un peu plus cher de le passer ici, mais je préfère assumer ce petit décalage de prix mais que cela m’apporte plus en termes de formation ».
« C’est juste du roulage ! »
Dans cette auto-école, 25 à 30 personnes par mois en moyenne sont inscrites pour suivre la formation et passer l’épreuve. Enfin, ça, c’était avant. « Depuis que Macron a annoncé qu’il voulait baisser le coût du permis, les gens attendent. Et on a une vraie baisse de fréquentation », assure Frédéric, le patron. Aujourd’hui, il tourne avec 10, voire 12 personnes « au maximum ». « Macron veut baisser le prix, mais comment ? En baissant la TVA ? en baissant les charges sociales ?
Parce que nous y sommes soumis, pas comme les plateformes en ligne », assène le boss de la petite auto-école. « Elles fonctionnent avec des autoentrepreneurs. » Claude connaît bien ses « collègues » qui bossent via Internet. Il est moniteur depuis 20 ans.
« C’est la catastrophe ! Parfois, je me retrouve avec des élèves qui sont passés dans leur main avant. Il faut presque tout refaire. »
Il s’explique : « Il n’y a pas de suivi du candidat. Nous, on suit un élève de sa première heure de conduite jusqu’à ce qu’il passe l’épreuve. Avec le Net, il n’y a pas de pédagogie, pas de connaissance du candidat. C’est juste du roulage. »
Mais, il y a le prix qui attire bon nombre de candidats. Un leurre pour Frédéric. « Le prix d’appel est alléchant. Mais à cause du manque de suivi et d’accompagnement, il faut à la fin davantage d’heures de conduite. »