Le collectif Solidarité migrant.e.s s’invite dans le débat
Nous poursuivons la publication des doléances et des propositions que vous nous avez fait parvenir dans le cadre du Grand Débat lancé par notre rédaction. Aujourd’hui, la contribution du collectif Solidarité migrant.e.s 06 qui a souhaité réagir à trois des propositions publiées dans ces colonnes et répondre à « un certain nombre d’idées fausses, quoique répandues. »
« ❒"Supprimer les aides aux immigrés, s’occuper des Français d’abord : la plupart des migrants ne touchent aucune allocation puisque pour y avoir droit, il faut posséder un permis de séjour (80 000 attribués en 2017 pour une population de 67 millions d’habitants).
Les migrants ayant formulé une demande d’asile bénéficient pendant un temps de l’allocation de demandeur d’asile, qui s’élève à 6,80 euros par jour (+ 4,20 euros s’ils sont sans hébergement). Avec cette somme, ils sont censés se nourrir et se loger quotidiennement, en attendant le résultat de leur demande d’asile. Ils n’ont pas le droit de travailler. Les rares autorisations de travail accordées aux demandeurs d’asile le sont dans des secteurs professionnels en manque de main-d’oeuvre. Par ailleurs, une étude macro-économique publiée par le CNRS montre que l’arrivée de migrants provoque une augmentation significative de la richesse par habitant accompagnée d’une baisse du taux de chômage et d’une amélioration des finances publiques : l’augmentation des dépenses engagées est rapidement compensée par de nouvelles recettes en impôts et cotisations.
❒ "Stopper toute immigration : l’Europe et la France sont loin d’être envahies et d’avoir pris leur part dans l’accueil des rescapés qui fuient la guerre, les persécutions, les dictatures, la faim et la misère. Les migrants représentent 0,25 % des 500 millions d’Européens (Royaume-Uni compris), ce qui n’est pas « trop », mais « trop peu », sachant qu’on en dénombre 3,4 % dans le monde entier, et par exemple 33 % au Liban, 10 % en Jordanie, 3 % en Turquie.
❒ "Pour une immigration choisie : toutes les tentatives dans ce sens ont échoué (la dernière en date étant celle de Nicolas Sarkozy). La moitié des migrations dans le monde se font de pays riche à pays riche. Pour cette immigration « de luxe », on invoque plus facilement que pour l’autre le droit de se déplacer inscrit dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme. La plupart des migrations issues de pays pauvres sont accueillies… dans d’autres pays pauvres. Quant à ceux et celles qui parviennent jusqu’à chez nous après avoir bravé mille souffrances et dangers, presque la moitié d’entre eux/elles appartenaient aux classes sociales supérieures dans leur pays d’origine. »
Vous pouvez continuer à envoyer vos contributions (précisez votre ville et si possible, votre métier et votre âge) : par e-mail à redacchef@nicematin.fr ou par courrier à Nice-Matin, « Le grand débat de la rédaction », 214, bd du Mercantour, 06290 Nice Cedex 3.