Leurs émotions
« Je me sens parfois coupable »
Clara, collège Bellevue à Beausoleil « Nous remarchons dans leurs pas.
Eux ne savaient pas ce qui allait se passer. Nous, nous y allons si sereins... Ma mère est allemande et on m’a souvent fait sentir de façon désagréable le poids de mes origines. Aussi, je me sens parfois coupable.
Ce qui s’est produit n’est pas défendable. Je suis ici aussi pour montrer qu’il ne faut pas généraliser sur les Allemands ».
« Se rendre compte de la folie humaine »
Ewan, collège St Joseph de Roquebrune-Cap-Martin « C’est immonde. Les hommes sont égaux. Je ne vois pas pourquoi un homme peut être considéré comme inférieur. Ma grand-mère est allemande. Il faut faire la différence entre un gouvernement et une idéologie. Je suis révolté. Il faut venir ici pour se rendre compte de la folie humaine.
Nous, on vit sur la Côte et on n’a pas de problèmes »
« Comment autant de gens ont cautionné »
Nathan, collège St-Joseph de Roquebrune-Cap-Martin « Quand on a voit la porte de la mort, c’est impressionnant, effrayant. Cela m’a donné des frissons.
On a du mal à réaliser. Mais on se rend compte à quel point c’était très organisé. Les salles forment comme un fil rouge de la mort. Ma question : comment autant de gens ont pu cautionner et suivre l’idéologie arbitraire d’une seule personne ?»
« S’immuniser contre le racisme »
Lilya, collège de la Fontonne à Antibes « C’est très important de voir ce camps. Cela fait partie de notre Histoire. Mes grands-parents étaient résistants. Pour nous, c’est très instructif. Si tous les élèves de e venaient ici, cela changerait les mentalités et immuniserait contre le racisme.
Il ne faut pas que cela se reproduise. A nous de transmettre un message. Ce qui m’a le plus marqué : les cellules où ils étaient quatre sur m.»
« Cette fois-ci, je me sentais prête »
Emmanuelle, enseignante au collège Saint-Hilaire à Grasse « On me l’avait souvent proposé mais c’est le genre de voyage pour lequel il faut se sentir prêt. Cette fois, je l’étais. Je suis là par rapport à mon histoire familiale.J’ai pu voir le nom de mes arrières grands parents sur le registre et le convoi qui a emmené mon grand-père de Marseille au camps où il a été fusillé. Ce qui m’a marqué, l’immensité de Birkenau, le meurtre à grande échelle».
« Faire un travail de mémoire »
Esther, en 2de au lycée Calmette à Nice « Une partie de la famille de mes arrière-grandsparents a été déportée. Et ils continuent à dire que la vie est belle ! Le mur de photos m’a touché... Chacun avait une vie, une identité... Moi-même j’ai été victime d’antisémitisme, j’ai été insultée.
Mes agresseurs ont été sanctionnés. Que peut-on faire ? En parler. Faire un travail de mémoire, comme mon arrière grand-mère qui a écrit un livre de famille »