Australie/France : un colossal contrat pour 12 sous-marins
Canberra et Paris ont formellement signé, hier, leur « partenariat stratégique » impliquant un colossal contrat de 50 milliards de dollars australiens (35,42 milliards de dollars américains) pour la construction de douze sous-marins destinés à la marine australienne, censé refléter les ambitions de l'Australie dans le Pacifique. Le Premier ministre australien Scott Morrison a salué un « plan très ambitieux » lors d'une cérémonie à Canberra en présence de la ministre française des Armées, Florence Parly. Il a rappelé qu'il s'agissait là du « plus important investissement consenti en matière de défense en temps de paix par l'Australie ».
Naval Group (ex-DCNS) avait été choisi en 2016 pour la livraison de ces douze sous-marins nouvelle génération, remportant au terme d'années de négociations ce « contrat du siècle » qui est la pierre angulaire de ce partenariat franco-australien. Le groupe naval est chargé de la conception et de la construction des douze navires et du chantier naval [lire ci-dessous].
Contrer la présence chinoise
Certains critiques déplorent le fait qu'il ait tardé à être conclu car les eaux au nord et à l'est de l'Australie sont déjà le théâtre d'une âpre bataille d'influence entre les Etats-Unis, la Chine et les puissances régionales. Pékin a des prétentions territoriales sur l'essentiel de la mer de Chine méridionale, une zone de navigation vitale pour le commerce mondial. Et la marine chinoise entend projeter l'influence du pays bien au-delà de ces eaux, et notamment dans le Pacifique Sud et Ouest, où l'Australie fut longtemps l'acteur dominant.
Les îles du Pacifique sont petites et moins vitales pour le fret maritime que la mer de Chine méridionale, mais leurs zones économiques constituent une vaste proportion des ressources maritimes mondiales.
Les spécialistes australiens des questions militaires espèrent que ces sous-marins permettront à l'Australie d'opposer une force de dissuasion crédible en cas d'action hostile.