Monaco-Matin

«Çaaétéun long chemin »

Florian Valot n’avait pas été conservé par l’ASM en 2013. Il est aujourd’hui titulaire au New York Red Bulls.

- ROMAIN LARONCHE

Le rêve américain. La définition pourrait parfaiteme­nt coller à la vie de Florian Valot, un “Frenchie” exilé de l’autre côté de l’Atlantique et désormais titulaire dans la prestigieu­se équipe des New York Red Bulls. Pourtant, lorsque l’on rembobine le film, rien n’a été simple dans l’ascension du milieu offensif. Lors de l’été 2013, après trois saisons à l’AS Monaco, le natif de Pau, alors membre de l’équipe réserve et vainqueur de la Gambardell­a 2011 (avec Carrasco, Eysseric, Kurzawa…), n’est pas conservé par le club du Rocher. « Je pensais signer pro une saison, mais ça n’a pas été possible. Les dirigeants russes venaient d’investir massivemen­t sur des grands joueurs (Falcao, James, Moutinho…). Certains comme Abdou Diallo ou Almamy Touré ont réussi à passer le cap. Ça n’a pas été mon cas, mais je n’ai pas de regret. Je ne garde que de très bons souvenirs, je n’étais tout simplement pas prêt physiqueme­nt et psychologi­quement », explique-t-il aujourd’hui.

Une phase d’autant plus facile à digérer que Valot est installé en MLS. Mais il y a bientôt 6 ans, son avenir était loin d’être tracé. « Après l’ASM, je suis rentré sur Paris. J’ai passé des essais en Belgique, à Caen, Guingamp, mais ça n’a pas marché. J’ai alors travaillé comme vendeur dans un magasin ». Le foot pro s’éloigne lorsque Florian reçoit un mail. « On me proposait de

passer un essai pour intégrer une équipe de MLS. Après la détection, on m’a dit que je n’étais pas prêt, mais j’ai eu une offre d’un collège, qui m’offrait une bourse universita­ire pour intégrer leur équipe ». Celui qui a été entraîné par François Ciccolini et Frédéric Barilaro à Monaco n’hésite pas une seule seconde. Le voilà dans le New Jersey, à la Rider University. « Quand on sait qu’une année coûte entre 30 000 et 50 000 dollars, j’ai foncé en me disant que ce serait de toute façon une super expérience ». L’étudiant apprend l’anglais, joue dans l’équipe des Rider Broncs et passe son diplôme en “business administra­tion”. Malheureus­ement, il n’est pas retenu pour passer la draft. « Je pensais arrêter le foot, d’autant que j’avais été blessé. J’étais découragé, mais j’ai décidé de faire un essai quand même aux Red Bulls. Et là, contre toute attente, le coach Jesse Marsch m’appelle en me disant qu’il me veut à l’entraîneme­nt pour rejoindre la réserve ».

Pendant cinq mois, Valot fait les allers-retours entre le New Jersey et New York, le temps de valider son diplôme universita­ire. « Je ne voulais pas arrêter si près du but ».

Après deux saisons prometteus­es avec l’équipe d’USL (en D3), l’ailier arrive en fin de contrat. « J’avais peur d’être “coupé”, mais on m’a encore offert une chance ». C’était il y a un peu plus d’un an. Le Français la saisie pleinement. En 2018, il se fait une place dans l’équipe-type des Red Bulls, comme Youri Djorkaeff, Thierry Henry ou Peguy Luyindula avant lui. Le New Yorkais est impliqué sur huit buts (trois réalisatio­ns, cinq passes) en 14 matches de MLS, avant qu’une rupture des ligaments croisés du genou gauche à l’entraîneme­nt ne vienne stopper sa saison en juillet. Aujourd’hui, il termine sa rééducatio­n et espère être prêt pour la reprise du championna­t en mars. Son coach compte sur lui, ce qui vient attester de son nouveau statut.

« Ça a été un long chemin, qui n’a pas toujours été facile. Ma réussite, c’est beaucoup de travail et une progressio­n par palier. Aujourd’hui, il y a pas mal de Français jouant en DH ou CFA qui me solliciten­t pour rejoindre la MLS. Ce n’est pas si simple, il y a un sacré niveau ici ».

L’Europe ? Pourquoi pas, mais je suis très heureux ici ”

À bientôt 26 ans, le jeune homme apprécie sa vie américaine, sans pour autant fermer la porte à un retour en Europe. « Si j’ai une belle opportunit­é, pourquoi pas. Mais je suis très heureux ici. Évidemment, la famille, les amis me manquent, mais je réalise mon rêve, tout en vivant dans une des plus belles villes du monde. Pour le moment, je me concentre sur ma reprise. J’ai hâte de retrouver le terrain et ma place, mais il va falloir que je me batte car il y a une grosse concurrenc­e dans le groupe ».

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