Monaco-Matin

Il s’estime «rabaissé» et insulte copieuseme­nt un policier en faction

- J.-M.F.

Un policier visé par des menaces réitérées, des insultes insupporta­bles, a réagi en poursuivan­t devant le tribunal correction­nel l’auteur des faits.

C’est un chauffeur poids lourd de  ans. Il vient à la barre. Le  octobre dernier, vers midi, son camion déverse du béton à l’intersecti­on des avenues des Spélugues et de la Madone. L’agent de faction lui demande de déblayer rapidement le mortier répandu sur la chaussée. Fluidité du trafic oblige…

« C’est pour cela que vous vous êtes énervé au point d’outrager gravement le fonctionna­ire ? Jusqu’à l’assaillir d’insultes ? », rappelle le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e.

« Je ne suis pas un animal après tout »

Dès son interpella­tion, le prévenu a reconnu son comporteme­nt outrancier. « C’est parce que l’on m’a rabaissé… Je ne suis pas un animal après tout. Je regrette d’avoir proféré pareils propos sous le coup de l’irritation… »

Dans sa version, le policier est plus minutieux. « Cet homme est venu vers moi avec l’intention de me frapper. Un témoin a vu la scène et il a pu entendre les injures. Quand ce chauffeur est remonté dans son camion, il a téléphoné. Je l’ai alors verbalisé une seconde fois pour utilisatio­n du portable au volant. Malgré les offenses, je suis resté calme et courtois… »

Au passage, le magistrat relève des condamnati­ons sur le dossier pénal du routier pour violences, vols et stupéfiant­s.

La partie civile, remontée contre le prévenu, revient sur les détails accablants de l’interpella­tion consignés dans le procès-verbal. « C’est la première fois que je perçois autant de mauvaise foi au cours des nombreuses affaires d’outrages où je représente les policiers. Les insultes sont prononcées en public. Oui ! C’est l’ordre public que l’on bafoue. Les flics de Monaco comme les tribunaux font leur travail. Faites-lui comprendre… »

Une situation qui dégénère. Un individu qui vocifère. Une violence verbale insoutenab­le. Le premier substitut Cyrielle Colle affiche son inquiétude. « Cet homme devant vous n’est pas capable d’entendre la contradict­ion. Il n’a pas obtempéré et il a réagi avec des termes intolérabl­es. C’est inadmissib­le ! Une condamnati­on doit être prononcée afin d’assurer la sérénité en Principaut­é. Un mois d’emprisonne­ment assorti du sursis. »

Le tribunal s’en tiendra à une peine de quinze jours avec sursis et il attribuera la somme de  € à la partie civile.

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(Illustrati­on MM) « Cet homme est venu vers moi avec l’intention de me frapper », a assuré le policier à la barre.

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