Une police du citron un peu... givrée
Lors de la visite du jardin d’agrumes du palais de Carnolès, les visiteurs ont pu en apprendre davantage sur l’économie de l’agrumiculture. Dès le XVe siècle, Menton commence à cultiver le citron pour l’exporter jusqu’à Marseille. La ville devient une référence pour le citron et connaît son âge d’or entre et . Mais à cette époque, la réglementation est particulièrement stricte et les vols de citrons sont sévèrement réprimés. Ainsi, un édit du avril – promulgué par le prince de Monaco – Antoine er, prévoit des châtiments corporels (pilori, fouet...) pour les voleurs. Les récidivistes peuvent même être envoyés aux galères. Face aux nombreuses plaintes, la répression devient carrément impitoyable. Dans l’ouvrage Le citron de Menton, édité par la Société d’art et d’histoire du pays mentonnais (SAHM), on apprend que le chevalier de Grimaldi instaure le supplice de l’estrapade pour les coupables pris sur le fait. Celui-ci consiste à hisser le condamné – pied et poings liés – par une corde fixée au sommet d’une potence, puis à le laisser tomber près du sol, à plusieurs reprises. Les membres disloqués, les suppliciés décèdent ou restent infirmes à vie.
Un bourreau vient spécialement de Nice pour exécuter la sentence. Au cours d’une ronde nocturne, un détachement de soldats arrête en cinq individus au-dessus de Carnolès. L’un est condamné à l’estrapade et les quatre autres sont chassés de la Principauté... heureusement, les sanctions s’adoucissent à l’époque révolutionnaire et les voleurs d’agrumes n’encourent plus que.. l’emprisonnement.