Le projet Blanquer sur l’école réussit l’examen de vote au Palais-Bourbon
Instruction obligatoire dès ans, missions d’enseignement confiées à certains surveillants, mais aussi drapeaux dans les classes et homoparentalité : après une semaine de débats souvent vifs, l’Assemblée a adopté largement, hier, le projet de loi « sur l’école de la confiance » de JeanMichel Blanquer. Ce premier texte du quinquennat sur l’école, qui a crispé certains syndicats enseignants, a été adopté en première lecture par voix contre et abstentions, avec le soutien des élus LREM-MoDem et une partie des UDI-Agir.
Tous les autres groupes ont majoritairement voté contre, comme le RN, tandis que la plupart des députés Libertés et Territoires se sont abstenus. Mesure inattendue : les députés ont complété et adopté un amendement d’Eric Ciotti (LR) rendant obligatoire la présence dans les classes du drapeau tricolore et du drapeau européen, ainsi que des paroles de l’hymne national. D’autres amendements venus de la droite, et auxquels le ministre ne s’est pas montré hostile sur le fond, ont, en revanche, été retoqués, sur le port de l’uniforme, ou du voile par les accompagnateurs scolaires. Signé à nouveau par Eric Ciotti, l’amendement sur le voile a suscité des tensions, certains « marcheurs » craignant que la majorité ne tombe dans « un piège évident tendu par la droite ». Après une discussion au sein de la majorité, le ministre a appelé à voter contre, au nom de « l’efficacité ».
Un autre ajout au texte, venu cette fois de LREM, a aussi fait couler beaucoup d’encre : le remplacement des mentions « père » et « mère » par « parent » et « parent » dans les formulaires scolaires, pour une reconnaissance de l’homoparentalité – un vote contre l’avis du gouvernement. La droite y a vu une mesure « dogmatique » et
« discriminatoire ». Jean-Michel Blanquer a jugé la formulation «pas idéale » et la corapporteur AnneChristine Lang (LREM) compte proposer en nouvelle lecture la possibilité d’entourer les bonnes mentions parmi « père, père, mère, mère ».