Monaco-Matin

Bernard Asso : « Je compte sur Christian Estrosi... »

Candidat aux européenne­s en 15e position sur la liste LR, le vice-président du Départemen­t et adjoint au maire de Nice invite sa famille politique à se rassembler en vue du scrutin de mai

- PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON

Bernard Asso a été retenu à la 15e place de la liste des Républicai­ns aux européenne­s. Vice-président du Départemen­t et adjoint au maire de Nice, ce prof de droit s’inscrit dans la filiation de Pasqua et Séguin. Plus proche d’Eric Ciotti, qui a soutenu sa candidatur­e, il n’en appelle pas moins Christian Estrosi à faire corps avec sa famille pour le scrutin du 26 mai.

Qu’est-ce qui vous a motivé à être candidat aux européenne­s ?

L’Europe est pour moi un idéal de longue date. J’ai déjà figuré plusieurs fois sur une liste. Je suis patriote et européen. Pour moi, l’Europe est une civilisati­on, une histoire magnifique qu’il faut préserver, tout en faisant en sorte de nous protéger. Si les nations restent le fondement de l’Europe, il faut une Union qui nous permette d’agir et d’influer dans le monde. Nous ne pouvons abandonner cet idéal, même s’il faut le redéfinir.

Etes-vous en phase avec la sensibilit­é de Wauquiez et Bellamy, ou souhaitez-vous y apporter des nuances ?

Le programme de LR me convient parfaiteme­nt. Il rétablit un équilibre entre nation et Europe qui me semble vital pour qu’il y ait à nouveau une vision et que l’Europe n’apparaisse plus comme une technocrat­ie.

Je fais partie des Républicai­ns comme élément de filiation avec le RPR. Je suis imprégné par la tradition gaulliste, qui s’inscrit ellemême dans un bonapartis­me républicai­n. Il y a toujours eu dans cette famille des sensibilit­és différente­s, mais on partage tous le même regard sur la nation et sa place en Europe. Dire que Bellamy serait différent de moi et moi différent d’Hortefeux ou d’un autre, cela ne nous empêche pas d’avoir la même vision, et du rôle de la France, et du rôle de l’Europe. J’ai un grand respect pour François-Xavier Bellamy : avec lui, nous avons enfin quelqu’un qui a une pensée profonde, un regard sur la place de l’homme dans la société. Et comme disait de Gaulle, il faut toujours mettre l’homme au centre de la politique.

Vous étiez candidat de longue date à une place sur la liste. Avez-vous été chagriné que Philippe Pradal, le er adjoint de Christian Estrosi, se présente lui aussi au dernier moment ?

Je suis d’abord fier et honoré d’être l’un des représenta­nts du Sud de la France sur la liste, et je compte bien y défendre ses intérêts. Les Niçois et Azuréens de ma famille politique doivent donc se retrouver dans cette liste. Je connais Philippe Pradal depuis très longtemps, je l’ai eu comme étudiant, c’est un homme de qualité. Mais c’est lui qui s’est présenté alors que j’étais sur les rangs depuis un moment déjà. Cela n’enlève rien à l’amitié que je lui porte, c’est un homme de grand talent, qui va continuer à servir la ville de Nice là où il est avec beaucoup de compétence. Mais je compte sur lui aussi, comme sur la ville de Nice et sur Christian Estrosi, qui après tout est Républicai­n, pour soutenir le combat de notre famille politique. Ma candidatur­e a été validée à une forte majorité des membres de la commission d’investitur­e. Et si j’ai l’appui de Laurent Wauquiez et d’Eric Ciotti, je suis d’abord un candidat de l’ensemble de notre parti, qui doit se rassembler.

Vous aviez été l’un des rares soutiens de François Fillon lors de la primaire de la droite. L’avez-vous regretté après coup ?

Nous étions peu nombreux à le soutenir au début, effectivem­ent. Je ne suis pas mécontent que mon engagement et celui du sénateur Jean-Pierre Leleux aient contribué à sa victoire à la primaire. Si je regrette quelque chose, c’est qu’il ait perdu la présidenti­elle. Il avait en effet le meilleur programme, un projet churchilli­en dont la France avait besoin. Il s’est trouvé gommé par des affaires, réelles ou pas, peu importe, qui ont privé d’un débat essentiel sur le sort de la France. Cela revient aujourd’hui à la figure du pouvoir en place, parce que nous n’avons pas mené la catharsis dont le pays avait besoin. Il est assez rare, voire inique, d’assister à une telle accélérati­on judiciaire durant une campagne électorale.

 ??  ?? Bernard Asso : « Pour moi, l’Europe est une civilisati­on, une histoire magnifique qu’il faut préserver, tout en faisant en sorte de nous protéger. » (Photo Patrice Lapoirie)
Bernard Asso : « Pour moi, l’Europe est une civilisati­on, une histoire magnifique qu’il faut préserver, tout en faisant en sorte de nous protéger. » (Photo Patrice Lapoirie)

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