Quid des logements domaniaux inoccupés ?
Les Monégasques logés par les domaines occupent-ils tous leur appartement ? Pour Stéphane Valeri et Serge Telle, la question ne se pose pas, car les abus seraient très marginaux
Tout le monde en parle. On connaît tous quelqu’un qui connaît quelqu’un. Les réseaux sociaux le mentionnent. Certaines personnes titulaires d’un logement domanial n’y vivraient pas en réalité. À la rédaction de Monaco-Matin, nous avons eu des témoignages, sans preuve : des logements qui ne sont jamais allumés le soir, des compteurs d’eaux qui ne bougent que de quelques litres par an.
Question de bon sens
Alors quand il s’agit de construire des centaines de logements pour pallier une pénurie, la question se pose. Et ça a été le cas hier, lors de la conférence de presse d’annonce du Plan national pour le logement des Monégasques.
Pour Serge Telle, le Ministre d’État, ce n’est pas un sujet : « Je ne suis pas sûr qu’il y ait un intérêt à entrer sur ce sujet. L’administration des domaines fait très attention à ce qu’il n’y ait pas d’abus, car cela coûterait trop cher à l’État. Nous n’avons pas de chiffre, mais nous n’avons pas non plus l’intention de devenir une monarchie policière pour vérifier si les gens occupent leur appartement. Nous comptons sur le sens des responsabilités des Monégasques, et je pense qu’à quelques exceptions près, les gens qui ont des logements domaniaux les occupent. »
Invérifiable
Des propos appuyés par Stéphane Valeri, le président du Conseil national : « C’est un sujet sensible. Cela jette une suspicion injustifiée sur la communauté des Monégasques et cela n’aboutit à rien. Que faudrait-il faire ? Mettre un policier derrière chaque porte ? Mettre une puce électronique dans le bras des Monégasques pour vérifier s’ils passent la frontière comme dans les horreurs d’Orwell ? Cela n’a pas de sens. J’ai un peu d’expérience de la question du logement dans ce pays : s’il y a quelques cas de tricheurs, ils sont très minimes. Et s’il y a quelques cas avérés, il faut les sanctionner. »