Le Villeneuvois détenu en Colombie a été condamné
Franck Orriols, employé communal de Cagnes-sur-Mer qui vit à Villeneuve-Loubet, clame toujours son innocence depuis sa cellule. Devant les juges, il a pourtant plaidé coupable
Courant 2021 : c’est à cette échéance que les proches de Franck Orriols espèrent désormais son retour en France. Détenu en Colombie depuis l’été dernier, cet électricien de 48 ans habitant Villeneuve-Loubet, employé communal à Cagnes-sur-Mer, vient d’être condamné pour trafic de stupéfiants.
« Il a écopé d’environ trois ans de prison. On ne connaît pas la durée exacte de sa peine, explique sa nièce, Marie. Son avocat colombien doit nous faire parvenir tous les justificatifs dans les prochains jours. Mais Franck devrait être libéré au plus tard dans deux ans et demi. Il a déjà purgé huit mois… »
Mauvaise rencontre ?
Le 21 juillet, il avait été appréhendé à l’aéroport El Dorado de Bogotá avec, dans sa valise, son billet retour pour la France et… 7 kg de cocaïne. Ses proches avaient immédiatement crié au complot et à la manipulation, tant l’étiquette de narcotrafiquant international ne semble pas coller au profil de cet homme décrit partout comme « simple, gentil, droit, serviable », ne buvant ni ne fumant, sans antécédents judiciaires… Bref, « au-dessus de tout soupçon ». « Toujours trop gentil, toujours trop serviable… Il ne s’est pas méfié et a été manipulé du début à la fin », assure, confortée par les dénégations de l’intéressé, Annie qui
(1) partage sa vie depuis dix-huit ans et qui met cette mésaventure sur le compte d’une mauvaise rencontre.
« Quelques mois avant son arrestation, il s’est mis à correspondre avec une femme qu’il n’avait jamais vue. Il a effectué un voyage en Afrique, au Mali, puis un second au Mozambique. Avant de se retrouver, je ne sais comment, en Colombie » où son séjour semble avoir été entièrement pris en charge (cadeaux inclus) par ses hôtes. Jusqu’à cette valise qu’on lui aurait remise dans le taxi qui le menait à l’aéroport…
Des aveux… pour alléger la peine
Mais alors qu’il continue de clamer son innocence, Franck Orriols a choisi de plaider… coupable devant ses juges.
« Sur les conseils de son avocat », précise Marie, en contact fréquent avec son oncle depuis le Gard, où elle réside, via la messagerie WhatsApp.
« L’expertise de son téléphone portable (voir le Nice-Matin du 16 janvier) a, comme il l’avait annoncé, confirmé sa version. Mais son avocat n’était pas sûr que ces éléments suffisent à convaincre les juges de la manipulation dont il était victime… », relève-t-elle encore.
« En plaidant non coupable dans ces conditions, il risquait de passer de très longues années derrière les barreaux en Colombie. Il a préféré jouer la sécurité. »
Se projeter, enfin
Après des mois à vivre dans le flou, avec la peur du lendemain, Franck Orriols attendait ce jugement pour « tourner la page » ,ou tout au moins se projeter de nouveau vers l’avenir.
« Il n’a désormais plus en tête que cette échéance : sortir dans deux ans et demi maximum. Il se fixe dessus. Depuis le début de sa détention, il prend des cours d’espagnol et enseigne le français, et bientôt l’électricité (l’administration pénitentiaire colombienne doit encore valider ses diplômes français) pour obtenir des remises de peine. » Chaque trimestre, il gagne un mois de liberté. (1) Le prénom a été modifié à sa demande.