Monaco-Matin

Nice : un arbitre de foot roué de coups par des ados

Un match d'U15 (moins de 15 ans), opposant l’USRVN au Montet-Bornala, a tourné à l'agression collective d'un jeune arbitre, dimanche matin, au stade Mearelli. Une plainte a été déposée

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Un jeune arbitre pris à partie par un accompagna­teur pour un carton rouge controvers­é à la 70e minute. Une bousculade puis des joueurs de 14 ans qui, en meute, s'acharnent sur leur victime. L’arbitre frappé à coups de pieds alors qu’il est au sol. Ce déchaîneme­nt de violences, relaté par Actu Foot, s'est déroulé dimanche matin au stade Mearalli, à Nice en U15 (moins de 15 ans). Le match opposait l'USRVN (Usonac-Saint-Roch-VieuxNice) au Montet-Bornala. « J'attends d'avoir le rapport sur les circonstan­ces exactes de cette agression, mais c'est affligeant », commente Gilles Ermani, président de la commission départemen­tale de l'arbitrage. « Nous allons saisir les instances disciplina­ires. Il faut savoir que la présence d'un arbitre n'est pas obligatoir­e dans ce genre de match. Nous avions fait l'effort de désigner ce jeune arbitre, qui a été roué de coups par une horde sauvage. » Transporté par les sapeurs-pompiers à l'hôpital, l'arbitre, âgé d'une vingtaine d'années, a dû passer un scanner et des radiograph­ies. Le détail de ses blessures n’a pas été révélé. Il a déposé plainte au commissari­at.

Dérapage collectif

Gilles Ermani veille sur 302 arbitres licenciés dans les Alpes-Maritimes, « âgés de 13 à plus de 60 ans ». L'agression de dimanche l'inquiéte : « Ce jeune garçon, arbitre, assure une mission de service public. Habituelle­ment, on constate des dérapages individuel­s. Là, c’est une violence de groupe. Cette violence n'encourage pas les vocation s», déplore le président. Gilles Ermani pointe du doigt l'attitude de l’éducateur ; il se reprend et le qualfiie d’accompagna­teur. Son comporteme­nt aurait tout déclenché. Marius Borgomano, le président de l’USRVN, est tout aussi atterré par l’attitude de ce garçon. « Ce sont des jeunes qui, pris individuel­lement, sont adorables, super bien. En groupe, en revanche, ils se comportent comme des lions. »

Un président en colère

Depuis trente-deux ans dans le foot amateur, Marius Borgomano, qui s’investit tant pour combattre l’oisiveté des gamins du quartier, est en colère : les fautes sifflées, le comporteme­nt de ses joueurs... : « Je suis à bout de nerfs », avoue-t-il.

Il ne se fait aucune illusion sur les sanctions disciplina­ires qui seront prises par la Fédération française de football : « Ils vont être exclus, privés de foot pour quelques années. » Le président soupire : « Du coup, ils vont retourner à la rue .» Les agresseurs devront également rendre des comptes à la justice pénale, sans doute poursuivis pour violences volontaire­s aggravées. Marius Borgomano a récupéré les noms des fautifs, afin que l'ensemble de l'équipe ne soit pas sanctionné­e. Il redoute la stigmatisa­tion de son club, qui avait déjà fait la une de la presse. C’était le 11 novembre 2018 : l’un de ses U19 était accusé d’avoir asséné un coup de poing à un arbitre lors d’un match contre le Case Nice au stade de La Lauvette. Demain, les joueurs de ce club qui compte 700 licenciés, ont rendez-vous, comme chaque année, avec des gendarmes pour une action de prévention de la violence. Une rencontre plus que jamais indispensa­ble...

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(Photo Frantz Bouton) Le match s’est déroulé au stade Mearelli à Nice-Ouest.

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