Nice : un arbitre de foot roué de coups par des ados
Un match d'U15 (moins de 15 ans), opposant l’USRVN au Montet-Bornala, a tourné à l'agression collective d'un jeune arbitre, dimanche matin, au stade Mearelli. Une plainte a été déposée
Un jeune arbitre pris à partie par un accompagnateur pour un carton rouge controversé à la 70e minute. Une bousculade puis des joueurs de 14 ans qui, en meute, s'acharnent sur leur victime. L’arbitre frappé à coups de pieds alors qu’il est au sol. Ce déchaînement de violences, relaté par Actu Foot, s'est déroulé dimanche matin au stade Mearalli, à Nice en U15 (moins de 15 ans). Le match opposait l'USRVN (Usonac-Saint-Roch-VieuxNice) au Montet-Bornala. « J'attends d'avoir le rapport sur les circonstances exactes de cette agression, mais c'est affligeant », commente Gilles Ermani, président de la commission départementale de l'arbitrage. « Nous allons saisir les instances disciplinaires. Il faut savoir que la présence d'un arbitre n'est pas obligatoire dans ce genre de match. Nous avions fait l'effort de désigner ce jeune arbitre, qui a été roué de coups par une horde sauvage. » Transporté par les sapeurs-pompiers à l'hôpital, l'arbitre, âgé d'une vingtaine d'années, a dû passer un scanner et des radiographies. Le détail de ses blessures n’a pas été révélé. Il a déposé plainte au commissariat.
Dérapage collectif
Gilles Ermani veille sur 302 arbitres licenciés dans les Alpes-Maritimes, « âgés de 13 à plus de 60 ans ». L'agression de dimanche l'inquiéte : « Ce jeune garçon, arbitre, assure une mission de service public. Habituellement, on constate des dérapages individuels. Là, c’est une violence de groupe. Cette violence n'encourage pas les vocation s», déplore le président. Gilles Ermani pointe du doigt l'attitude de l’éducateur ; il se reprend et le qualfiie d’accompagnateur. Son comportement aurait tout déclenché. Marius Borgomano, le président de l’USRVN, est tout aussi atterré par l’attitude de ce garçon. « Ce sont des jeunes qui, pris individuellement, sont adorables, super bien. En groupe, en revanche, ils se comportent comme des lions. »
Un président en colère
Depuis trente-deux ans dans le foot amateur, Marius Borgomano, qui s’investit tant pour combattre l’oisiveté des gamins du quartier, est en colère : les fautes sifflées, le comportement de ses joueurs... : « Je suis à bout de nerfs », avoue-t-il.
Il ne se fait aucune illusion sur les sanctions disciplinaires qui seront prises par la Fédération française de football : « Ils vont être exclus, privés de foot pour quelques années. » Le président soupire : « Du coup, ils vont retourner à la rue .» Les agresseurs devront également rendre des comptes à la justice pénale, sans doute poursuivis pour violences volontaires aggravées. Marius Borgomano a récupéré les noms des fautifs, afin que l'ensemble de l'équipe ne soit pas sanctionnée. Il redoute la stigmatisation de son club, qui avait déjà fait la une de la presse. C’était le 11 novembre 2018 : l’un de ses U19 était accusé d’avoir asséné un coup de poing à un arbitre lors d’un match contre le Case Nice au stade de La Lauvette. Demain, les joueurs de ce club qui compte 700 licenciés, ont rendez-vous, comme chaque année, avec des gendarmes pour une action de prévention de la violence. Une rencontre plus que jamais indispensable...