Rentrée : les profs des collèges et lycées en colère Le pirate des distributeurs de billets dit qu’il gagnait € par mois
La rentrée 2019 dans les collèges et lycées des AlpesMaritimes est en préparation. Demain à 14 h 30 se tiendra au rectorat de Nice le Comité technique spécial départemental (CTSD) chargé de répartir les moyens des enseignants entre les établissements du second degré. Une réunion qui s’annonce sous tension, en raison d’une manifestation de profs en colère pour dénoncer le manque de moyens.
Selon le syndicat enseignant SNES, ce rassemblement devrait être très suivi. «Ilya de la colère dans les établissements, pointe Jean-Paul Clot, secrétaire départemental de la FSU. Entre les créations et suppressions de postes envisagées en septembre, le solde est négatif. Dans les Alpes-Maritimes, ce sont 30 postes enseignants de moins dans les collèges et lycées. Et il y a autant de suppressions annoncées dans le Var. » L’objectif de cette manif : faire pression sur le CTSD pour tenter d’obtenir une rallonge de moyens.
Une « Nuit du lycée » ce jeudi
Autre source de grogne : la réforme du lycée, qui entrera en application à la rentrée prochaine. « Parce que sa mise en place est bien trop rapide, sans concertation. Nous ne sommes pas contre une évolution de l’enseignement au lycée, mais pas dans ces conditions-là », résume un professeur du lycée Matisse à Vence. Avec le lycée Renoir de Cagnessur-Mer, cet établissement a lancé la contestation dans les Alpes-Maritimes. Avec la « Nuit du lycée » prévue jeudi soir, à laquelle les lycées Audiberti (Antibes) et Tocqueville (Grasse) devraient participer. L’objectif : accueillir les parents et les élèves de 17 à 22 heures pour les renseigner sur le contenu de cette réforme. Ils ont été pris la main dans le sac, la semaine dernière à Nice à 6 heures du matin, par des policiers de la division économique et financière de la PJ.
Deux ressortissants bulgares s’apprêtaient dès potron-minet à aller piéger des distributeurs de billets (DAB). Ils avaient tout le matériel ad hoc : des skimmers, (appareils discrets qui permettent de lire les données des cartes bancaires dès leur insertion) et des caméras miniaturisées (pour récupérer les codes confidentiels). Manifestement, ces pirates sont des professionnels aguerris, capables de réencoder des cartes vierges à la vitesse de l’éclair. Georgi Zlatanov, 45 ans, s’en cache à peine lors de son procès, qui s’est tenu hier. Il répond à la présidente Isabelle Demarbaix que ses manoeuvres frauduleuses lui rapportaient peu ou prou « 3 000 euros mensuels ». 60 % pour lui, l’instigateur. 40 % pour Dimitar Yotov, 39 ans, présenté comme le « guetteur ».
Des revenus « sous-évalués », selon le procureur David Coullaud qui salue une enquête « très bien menée » : « Ce sont des faits qui relèvent de la criminalité organisée au regard du matériel et du savoir-faire de ces deux prévenus. »
Quatre et trois ans de prison
Le magistrat du parquet requiert de lourdes peines : quatre ans et trois ans de prison avec mandat de dépôt. Les investigations policières ont permis de démontrer que le duo avait sévi avenue Félix-Faure, rue Dante et avenue Borriglione à Nice ainsi qu’à Villefranche-sur-Mer, toujours au préjudice du Crédit agricole. Sa trace a été également retrouvée l’été 2018 à Cagnessur-Mer.
Me Benjamin Ferrier, partie civile pour la banque, ne peut encore chiffrer le montant des sommes escroquées, mais il faudra y ajouter le coût de réparation des distributeurs, et un préjudice d’image pour l’établissement.
Le tribunal correctionnel de Nice a suivi les réquisitions, malgré les plaidoiries de Me Van Der Beken et Me Talhaoui : quatre ans d’incarcération pour l’un, et trois pour l’autre, à exécuter immédiatement. CH. P.