Monaco-Matin

Brexit : J - 

- de DENIS JEAMBAR Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

« Nul ne peut dire quel sera le scénario final. »

Le suspense a commencé il y a bientôt trois ans maintenant, le  juin , quand , % des Britanniqu­es ont décidé par référendum de quitter l’Union européenne (UE). Il s’achèvera le vendredi  mars, jour officiel du divorce entre le RoyaumeUni et l’UE. Malgré trente-trois mois de négociatio­ns intenses, nul ne peut dire cependant si la séparation se fera dans les prochains jours par consenteme­nt mutuel gravé dans un accord ou de manière sauvage dans un Brexit dur. Près de trois semaines d’incertitud­es qui vont ressembler à toutes ces négociatio­ns européenne­s conclues au forceps au terme de discussion­s houleuses et de longs psychodram­es. Jamais, cependant, elles n’ont pris un tour aussi dramatique. Car, pour la première fois dans la constructi­on européenne, il s’agit d’organiser la sortie d’un Etat de cette union si patiemment bâtie. Une affaire donc historique aux conséquenc­es très lourdes pour le Royaume-Uni mais aussi pour l’UE dont nul n’osait

croire qu’elle pourrait un jour se détricoter. nouvel accord britanniqu­e entre doit Londres se prononcer, et Bruxelles aujourd’hui, mais En principe, celui-ci sur était, un le Parlement hier, loin d’être acquis malgré d’intenses discussion­s autour du dossier irlandais et de la fluidité des échanges à la frontière de l’Irlande qui demeure, elle, au sein de l’UE. Interviend­ra-t-il sur le fil ? S’il est conclu, nul ne peut dire, d’ailleurs, si les députés britanniqu­es l’adopteront aujourd’hui. Faute d’accord, ou si l’accord est rejeté par le Parlement, le dossier ne sera pour autant pas complèteme­nt clos. La Chambre des communes se réunira à nouveau demain pour se prononcer sur un Brexit dur. Là encore, une majorité « pour » est loin d’être acquise. D’où une troisième issue, jeudi, avec un vote sur le report de la date butoir du  mars.

Le sort de la Première ministre britanniqu­e est, cette fois, bel et bien en jeu. Car c’est Theresa May qui a conçu ces trois nouvelles étapes après un premier « No » de son Parlement, le  janvier dernier, à l’accord qu’elle avait conclu avec l’Union. Mais c’est l’UE qui tient au cours de ces heures placées sous tension les clés de son destin. Bruxelles a fait des propositio­ns nouvelles ce week-end mais n’entend plus bouger et défend en premier lieu les intérêts de l’Union face à un pays qui a choisi de la quitter. Si Theresa May est battue, aujourd’hui, au Parlement sur un accord de dernière minute ou ne présente pas d’accord, l’UE pourra aussi s’opposer, jeudi, à un éventuel report de la date couperet du  mars. Nul ne peut dire quel sera le scénario final. Sauf que, dans cette partie, un fait est d’ores et déjà acquis : tout le monde est perdant.

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