Brexit : J -
« Nul ne peut dire quel sera le scénario final. »
Le suspense a commencé il y a bientôt trois ans maintenant, le juin , quand , % des Britanniques ont décidé par référendum de quitter l’Union européenne (UE). Il s’achèvera le vendredi mars, jour officiel du divorce entre le RoyaumeUni et l’UE. Malgré trente-trois mois de négociations intenses, nul ne peut dire cependant si la séparation se fera dans les prochains jours par consentement mutuel gravé dans un accord ou de manière sauvage dans un Brexit dur. Près de trois semaines d’incertitudes qui vont ressembler à toutes ces négociations européennes conclues au forceps au terme de discussions houleuses et de longs psychodrames. Jamais, cependant, elles n’ont pris un tour aussi dramatique. Car, pour la première fois dans la construction européenne, il s’agit d’organiser la sortie d’un Etat de cette union si patiemment bâtie. Une affaire donc historique aux conséquences très lourdes pour le Royaume-Uni mais aussi pour l’UE dont nul n’osait
croire qu’elle pourrait un jour se détricoter. nouvel accord britannique entre doit Londres se prononcer, et Bruxelles aujourd’hui, mais En principe, celui-ci sur était, un le Parlement hier, loin d’être acquis malgré d’intenses discussions autour du dossier irlandais et de la fluidité des échanges à la frontière de l’Irlande qui demeure, elle, au sein de l’UE. Interviendra-t-il sur le fil ? S’il est conclu, nul ne peut dire, d’ailleurs, si les députés britanniques l’adopteront aujourd’hui. Faute d’accord, ou si l’accord est rejeté par le Parlement, le dossier ne sera pour autant pas complètement clos. La Chambre des communes se réunira à nouveau demain pour se prononcer sur un Brexit dur. Là encore, une majorité « pour » est loin d’être acquise. D’où une troisième issue, jeudi, avec un vote sur le report de la date butoir du mars.
Le sort de la Première ministre britannique est, cette fois, bel et bien en jeu. Car c’est Theresa May qui a conçu ces trois nouvelles étapes après un premier « No » de son Parlement, le janvier dernier, à l’accord qu’elle avait conclu avec l’Union. Mais c’est l’UE qui tient au cours de ces heures placées sous tension les clés de son destin. Bruxelles a fait des propositions nouvelles ce week-end mais n’entend plus bouger et défend en premier lieu les intérêts de l’Union face à un pays qui a choisi de la quitter. Si Theresa May est battue, aujourd’hui, au Parlement sur un accord de dernière minute ou ne présente pas d’accord, l’UE pourra aussi s’opposer, jeudi, à un éventuel report de la date couperet du mars. Nul ne peut dire quel sera le scénario final. Sauf que, dans cette partie, un fait est d’ores et déjà acquis : tout le monde est perdant.