Monaco-Matin

TOURNOI DES VI NATIONS France, équipe à la dérive

Guidé par un sélectionn­eur qui semble à court de solutions et d’explicatio­ns, le XV de France navigue en ‘‘deuxième division’’ mondiale alors qu’approche la Coupe du monde

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Plus les Bleus encaissent de points, plus Jacques Brunel paraît perdre de lucidité dans sa communicat­ion, officielle du moins. Hagard, il a livré une conférence de presse presque lunaire après cette onzième défaite en quinze rencontres depuis son arrivée au poste de sélectionn­eur fin 2017, alors qu’il avait été choisi par le président de la Fédération Bernard Laporte pour remplacer Guy Novès.

Politique de l’autruche, tentative d’auto-persuasion ou éléments de langage récités sur un ton monocorde ? Il s’est ainsi dit un peu rassuré sur « le caractère montré par l’équipe en fin de match », où elle a marqué deux essais dans les cinq dernières minutes. Alors que les Irlandais avaient déjà le point de bonus offensif en poche (26-0) et remplacé leurs cadres...

Brunel : « Capable de rivaliser avec toutes les équipes du Tournoi » (!)

Relancé pour savoir s’il était inquiet à l’approche de l’échéance japonaise, il a répondu par la négative, avant d’estimer que sa sélection était « capable de rivaliser avec toutes les équipes du Tournoi ».

Alors que le XV de France avait déjà sombré en Angleterre (44-8), le 9 février. Le constat est implacable : l’Angleterre, l’Irlande et les ‘‘Sudistes’’ (Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Australie, voire Argentine) semblent largement devant. Plus sûres techniquem­ent, plus mûres tactiqueme­nt et plus au point physiqueme­nt. Ce gouffre n’a pas échappé à Arthur Iturria : « Cela ne sert rien de se dire ‘‘on n’est pas loin’’. On ne gagnera pas contre ces équipes si on produit ce jeu-là » ,alâchéle3e ligne de Clermont.

A l’heure où World Rugby a dans ses cartons un projet de ‘‘Championna­t des nations’’ à trois divisions et avec un système de promotion-relégation, les Bleus naviguent à des années-lumières des meilleures sélections.

« Actuelleme­nt, on ne peut pas s’en rapprocher. On peut lutter et travailler pour continuer à gagner contre des équipes comme l’Ecosse, l’Argentine. Je sais que l’extérieur attend beaucoup, mais on perdra d’autres matches. L’Angleterre, l’Irlande, et d’autres sont au-dessus de nous » a reconnu Iturria.

Ce retard et ce lent déclin ne sont pas nouveaux et ne s’expliquent pas seulement par la jeunesse de ce XV de France, où ont été lancés ou un peu plus installés plusieurs jeunes prometteur­s (Bamba, Lambey, Iturria, Alldritt, Dupont, Ntamack, Penaud, Ramos...).

Il reste en tout cas quatre matches : deux contre l’Ecosse en préparatio­n (17 et 24 août), deux contre l’Italie, le 30 août et samedi, où il conviendra d’éviter un premier revers depuis 2013 face aux Transalpin­s. Qui n’ont plus gagné dans le Tournoi depuis... plus de quatre ans.

Ecosse et Italie, deux adversaire­s du calibre du XV de France version hiver 2019. Les autres sont très loin devant...

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(Photo AFP) Guilhem Guirado, capitaine d’une équipe bleue à la dérive.

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