Monaco-Matin

BLANCPAIN GT SERIES Abril : « Je voulais rouler plus »

Après quatre saisons dans le camp Bentley, le jeune Monégasque tourne la page pour entamer un chapitre qu’il espère encore plus fructueux à bord d’une Mercedes AMG du team AKKA-ASP

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

On pensait le voir passer la cinquième dans le baquet de l’une des deux Bentley Continenta­l GT3 officielle­s affûtées par l’écurie M-Sport. Fausse piste ! Demain et mercredi, au Castellet, c’est au volant d’une Mercedes AMG de la structure toulousain­e AKKA-ASP que Vincent Abril limera le bitume partiellem­ent refait à neuf du circuit Paul-Ricard, théâtre des Blancpain GT Series Test Days. Brillant ambassadeu­r de la firme britanniqu­e depuis 2015, le jeune résident monégasque figurant d’ores et déjà parmi les meilleurs spécialist­es se lance un nouveau défi, à 24 ans. Le voilà coéquipier de l’Italien Raffaele Marciello, champion en titre. Chaud devant !

Vincent, pourquoi ce soudain changement de volant après avoir entamé la saison  en Australie avec Bentley ?

Je voulais rouler plus. J’avais envie de disputer plus de courses, voilà. En , mon programme sonnait déjà creux. Pas de Sprint Cup ! Seulement huit départs en tout et pour tout. Bon, puisqu’il fallait développer la nouvelle Continenta­l GT, je compensais avec les séances d’essais accomplies entre chaque épreuve. Là, l’équipe M-Sport me proposait à peu près la même chose. Encore huit courses. L’Endurance Cup et l’Interconti­nental GT Challenge. Rien d’autre.

Alors ?

Nos discussion­s n’ayant pas abouti, nous sommes tombés d’accord sur une séparation à l’amiable en janvier. Ils ont compris ma position, mon choix. Tout s’est passé en douceur. Comme c’était juste avant les  Heures de Bathurst, je ne leur ai pas fait faux bond. Je suis allé en Australie.

Là-bas, vous auriez pu vous dire adieu sur la plus haute marche du podium...

Eh ouais... Passer si près de la victoire, c’est dommage. Perso, je pense qu’il s’agit de ma plus belle course. J’étais super à l’aise, l’auto aussi. Je réussis une chouette remontée au début. À un moment, je mène la danse. Et puis on ne finit que e. (Dans le ‘‘money time’’, Andy Soucek, son coéquipier espagnol, s’est emmêlé les pinceaux à deux reprises avec les boutons au volant, de quoi perdre tout espoir de triomphe, ndlr) C’est comme ça. Moi, je n’ai rien à me reprocher. Nous nous sommes tous quittés avec le sourire.

Au crépuscule de votre longue trajectoir­e griffée Bentley, quel souvenir trône en pole position ?

Sans hésitation aucune, le titre en Sprint Cup (). Même si je n’évoluais pas encore au sein de la structure officielle, ça reste le moment le plus fort. Après, je garde en mémoire d’autres résultats marquants : la victoire aux  Km du Paul-Ricard (), notre e place aux  Heures de Spa, à une dizaine de secondes des vainqueurs (). Même la saison , de loin la plus difficile, m’a fait grandir. À la croisée des chemins, vous avez discuté tous azimuts ?

On a échangé avec plusieurs constructe­urs, c’est vrai. Après, l’option Mercedes AKKA-ASP s’est vite avérée la plus intéressan­te. Contact établi tout de suite, naturellem­ent, par l’intermédia­ire d’Olivier (Panis, son manager) ,quia couru chez eux.

Moi, je connaissai­s bien aussi Jérôme (Policand, le patron de l’écurie toulousain­e) depuis mon passage en championna­t de France FFSA-GT.

Quel a été l’argument décisif ?

Outre le double programme, Endurance Cup et World Challenge Europe (la nouvelle appellatio­n de la Sprint Cup), qui me garantit onze courses au minimum, il y a l’opportunit­é de partager le volant avec le champion sortant des Blancpain GT Series. Je me réjouis de faire équipe avec ‘‘Lello’’ (Raffaele Marciello) ,untop pilote que je respecte beaucoup. Sans oublier Michael Meadows, qui nous épaulera côté Endurance. Ensemble, nous avons un super challenge à relever.

Comment s’est déroulée votre prise en main de la Mercedes AMG GT ?

Parfaiteme­nt. Sur le circuit d’Albi, nous avons fait connaissan­ce. C’est la voiture de ‘‘Lello’’, donc j’ai enregistré et appliqué tous ses conseils concernant les procédures. Bon feeling au volant.

Le comporteme­nt en piste diffère sensibleme­nt par rapport à la Bentley ?

Oui, bien sûr. Chaque voiture possède ses particular­ités. Mais ça reste du GT au sein d’un team de pointe. Donc l’adaptation s’est faite assez vite.

Quelle sera votre priorité cette semaine lors de la répétition générale au Castellet ?

Avec l’équipe réunie au grand complet, on pourra plancher sérieuseme­nt, peaufiner les détails. Mode qualif’, simulation de relais... Mercredi et jeudi, on va engranger pas mal de kilomètres, qui plus est sur un circuit du championna­t.

Vous allez démarrer avec l’étiquette de favori, vous le savez ?

Si vous me la donnez, je la prends ! Ces derniers temps, justement, j’ai reçu pas mal de messages d’encouragem­ent dans lesquels on me dit ça. Tant mieux. Les compliment­s, ça fait toujours plaisir. Mais ce que je sais, surtout, c’est que la bagarre s’annonce encore féroce. Comme d’habitude, il y a plein de pilotes, d’équipes et de voitures capables de viser haut. Donc il faudra se montrer performant­s et constants d’un bout à l’autre.

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La bagarre s’annonce encore féroce”

Demain et jeudi : Blancpain GT Test Days, de 9 h à 17 h (ouvert jeudi 14 aux abonnés détenant un pass saison 2019).

1er-2 juin : 1000 Km du Paul-Ricard (Blancpain Endurance Cup), course le samedi 1er de 18 h à minuit (accès public).

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Vincent Abril : « Mercredi et jeudi, au Castellet, on va peaufiner pas mal de détails sur un circuit du championna­t. » (Photos Patrick Hecq)
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