Monaco-Matin

Huit ans plus tard, où en est Fukushima ?

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Revenir dans son ancienne ville après la décontamin­ation n’est pas une décision simple à prendre. Pourtant, huit ans après l’accident nucléaire de Fukushima

(Japon), le  mars

, le gouverneme­nt japonais assure que les habitants n’encourent aucun risque mais plusieurs ONG dénoncent une mise en danger des population­s en certains endroits. Compte tenu des efforts de décontamin­ation et de reconstruc­tion, dans , % de la préfecture,

« il est possible de mener une vie normale », a déclaré le ministre de la Reconstruc­tion, Hiromichi Watanabe. Faux, rétorquent entre autres les organismes Greenpeace et Human Rights Now, emboîtant le pas à plusieurs rapports des Nations unies. Selon Greenpeace, les personnes qui rentrent tendent d’elles-mêmes à brider leur vie pour minimiser les risques, ce qui ne s’appelle pas « vivre une vie normale » : « Elles peuvent changer leur comporteme­nt, par exemple éviter de rester longtemps à l’extérieur », note l’organisme dans un rapport. Il estime, mesures à l’appui, qu’en certains endroits de localités où l’ordre d’évacuation a été levé, « l’exposition aux radiations tout au long d’une vie peut largement excéder le niveau acceptable du point de vue de la santé publique ». La situation des enfants est également jugée très préoccupan­te par l’Onu. En octobre, un expert avait demandé au gouverneme­nt « de cesser de faire revenir les enfants et femmes en âge de procréer dans les zones où les niveaux de radioactiv­ité restent supérieurs à ceux considérés comme sûrs avant le désastre ». Le gouverneme­nt répond notamment que ces propos nuisent à l’image de la région.

Publié hier, un rapport de l’Institut français de radioprote­ction et de sûreté nucléaire (IRSN) regrette que « la question des conséquenc­es des radiations sur la santé soit rendue taboue parce qu’elle risque de diviser la population » entre ceux qui font confiance aux autorités et les autres.

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