QUEL AVENIR POUR NOS POUBELLES ?
Le gouvernement va lancer un appel d’offres pour trouver l’opérateur qui construira et gérera le futur centre de traitement des déchets de la Principauté. Le projet devra être particulièrement respectueux de l’environnement.
Attention, sujet sensible. Quand on parle de traitements des déchets en Principauté, les esprits peuvent parfois s’échauffer et atteindre une température aussi haute que dans les fours de l’actuel incinérateur. Sur cette question épineuse, le curseur a souvent varié. Il est désormais arrêté. Le projet de reconstruction d’une usine in situ sur le site de Fontvieille est abandonné. À la place, un centre de traitement et de valorisation des déchets sera bâti à l’entrée ouest de la Principauté, sur l’îlot Charles-III. Le bâtiment ? Une tour de 72 mètres de haut maximum, qui sera construite dans un ensemble de bâtiments à venir sur cette parcelle. À l’intérieur ? Le centre devra être équipé d’une technologie novatrice en matière de traitement des déchets.
Faire émerger des innovations
L’équation, rappelle Marie-Pierre Gramaglia, conseillère de gouvernement-ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme, consiste à « trouver une solution pour gérer les 37 000 tonnes de déchets produits chaque année en Principauté. Un chiffre que nous allons d’ailleurs essayer de réduire à 30 000 tonnes, avec un effort dans le tri des déchets et leur valorisation ».
L’appel d’offres pour ce projet, qui devait être lancé en fin d’année 2019, le sera finalement dans les prochains jours. C’est l’annonce faite hier au Ministère d’État, au cours d’une conférence de presse présentant les contours du dossier.
La première phase de l’appel à propositions technologiques se déroulera de mars à juillet 2019. Un appel lancé dans les gazettes spécialisées à l’échelle internationale pour « faire émerger toutes les technologies innovantes. Nous n’avons aucun a priori ; l’objectif de cet appel est de faire ressortir la technologie la plus adaptée, souligne Marie-Pierre Gramaglia. Mais nous n’étudierons que des technologies qui sont a minima testées comme prototypes dans un environnement opérationnel, pour ne pas qu’elles s’avèrent peu fiables sur la distance ». En clair, le gouvernement s’ouvre un spectre large dans le choix de la technique. Incinération comprise. Cette technologie n’a pas été écartée, comme l’avaient prôné plusieurs élus en séance publique du Conseil national, en décembre dernier.
De cet appel à propositions, le gouvernement retiendra trois à cinq constructeurs pour leur présenter un projet solide. « Nous jugerons alors les capacités des technologies proposées pour minimiser les impacts environnementaux concernant la nature des rejets, le niveau des nuisances sonores et olfactives et l’impact sur les riverains. »
Gestionnaire pour vingt-quatre ans
La phase 2, de juillet 2019 à juillet 2020, mettra en concurrence les candidats, qui devront monter un groupement pour rassembler un exploitant, des entreprises de travaux et des partenaires financiers.
En effet, le gagnant de l’appel d’offres obtiendra un accord avec le gouvernement pour concevoir le bâtiment, le bâtir et le gérer pour une période de vingt-quatre ans, période couvrant quatre années de travaux et vingt ans d’exploitation. « Ils auront la responsabilité de faire vivre l’usine. Pour nous, c’est aussi une garantie qu’ils proposent une technologie efficace. »
Le titulaire sera choisi au terme de la phase 2, par un comité qui va suivre le déroulement du dossier, auquel a été associé un représentant du Conseil national. Objectif : livrer la nouvelle usine, dont le budget n’est pas arrêté, à l’horizon 2026.
En attendant, la durée de vie de l’usine d’incinération actuelle a été prolongée, via un plan d’investissement de 30 millions d’euros, pour la conserver en fonction jusqu’à cette date.