Elle célèbre la Journée des femmes en prison
En cette Journée internationale des femmes, le 8 mars dernier, une jeune étudiante semble avoir voulu montrer sa capacité à s’enivrer comme un homme. Sa comparution à l’audience de flagrance lui apportera certainement matière à réflexion quand elle reprendra, à l’avenir, le volant de son véhicule. Ce soir-là, tout démarre au Twiga. L’Université internationale de Monaco organise une soirée afin de marquer l’événement dédié aux droits des femmes. Heureuse de remiser livres et ordinateur pour souffler quelques heures, la jeune Française avale les verres sans se soucier des conséquences.
Deux coupes de champagne et quatre godets de vodka auront raison de son sens du discernement. Vers 5 h 30, elle monte dans sa Fiat. Au bout de 30 mètres, elle emboutit un véhicule en stationnement sur l’avenue Princesse-Grace.
« Risque d’accident multiplié par »
Les policiers sont alertés de l’accident et, à leur arrivée, la demoiselle est en train de remplir un constat. Les agents remarquent vite l’élocution pâteuse, les yeux voilés, une tendance à la somnolence. Contrôlée, la conductrice affiche un taux de 1,09 mg/l.
« Ça fait 2,18 grammes d’alcool dans le sang, relève le président Florestan Bellinzona. Qu’est-ce qui vous a pris d’aller chercher votre voiture au parking ? Vous êtes à quatre fois au-dessus du maximum autorisé ; 0,25 mg/l. À ce niveau, les statistiques le révèlent : le risque d’accident est multiplié par 80 ! »
La prévenue, angoissée d’être dans le box, apporte peu de réponses. « Je participais à la Journée de la femme et je retournais chez moi. Je n’ai pas réalisé mon erreur… »
Un week-end en prison
Après un rappel des dangers de l’alcool, la procureure Alexia Brianti commente les raisons de cette procédure de flagrance. « Elle était motivée par un taux de 1,14 mg/l au premier souffle. Le doute n’était pas possible. Détenue jusqu’à ce jour, il fallait une réponse ferme et sévère pour faire comprendre à cette jeune fille les lourdes conséquences de sa décision. À l’heure de l’accident, des personnes vont travailler… Le quantum ne devra pas être inférieur à deux mois, plus une amende à45 € .»
La défense réclame l’humanité des juges. « Ma cliente n’est pas connue des services de police, rappelle Me Christophe Sosso. Ses casiers judiciaires sont vierges. Elle sort rarement. Vous avez la personnalité type de celle qui est là pour la première et la dernière fois. Elle est sélectionnée pour un entretien dans un établissement financier. Une peine avec sursis sera l’épée de Damoclès qui l’incitera à ne plus retourner sur le chemin de la justice. Cela lui permettra de rattraper le zéro obtenu par son absence… »
Le tribunal prononcera une peine de quinze jours avec sursis plus l’amende prévue par le ministère public. Le week-end passé en prison lui fera sans doute passer l’envie de reprendre le volant après avoir bu de l’alcool.