Monaco-Matin

Sale temps pour les allergique­s

Entre le printemps précoce et le vent, les pollens sont présents en masse dans l’atmosphère causant de nombreux désagrémen­ts aux allergique­s qui luttent à grand renfort d’antihistam­iniques

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Pour ceux qui garent leur véhicule en extérieur, le constat est sans appel : chaque matin, une pellicule de pollen s’est déposée sur la carrosseri­e. Cette fine poussière jaune, au-delà de la gêne qu’elle occasionne à tous les maniaques des voitures rutilantes, cause, surtout, beaucoup de tracas aux allergique­s. Depuis plusieurs semaines, les pharmacien­s délivrent à tour de bras des antihistam­iniques. Que l’on soit loratadine ou cétirizine, l’objectif est le même : trouver la molécule qui permettra de se débarrasse­r des éternuemen­ts à répétition, du nez qui coule, des yeux et de la gorge qui gratte… Et ce n’est pas une mince affaire cette année.

« Les antihistam­iniques suffisent à peine »

À quoi est due cette énorme recrudesce­nce d’allergies ? A deux facteurs : le beau temps – qui a suscité une floraison précoce – et, ces derniers jours, le vent qui fait voyager les pollens. «Encemoment, nous recevons énormément d’appels de patients : ils sont tous gênés. C’est un véritable nuage de pollen qui circule alors le mot d’ordre serait “tous aux abris” ! », constate le Dr Véronique Lustgarten-Grillot, allergolog­ue à Nice. Ily a tellement de pollens qui circulent que les antihistam­iniques suffisent à peine à calmer les symptômes. » Étant donné le contexte, les cabinets d’allergolog­ie sont tous pris d’assaut. Toutefois, le Dr Lustgarten-Grillot conseille de « consulter d’abord son médecin généralist­e. Il pourra prescrire un antihistam­inique et/ou éventuelle­ment un spray nasal et du collyre afin de traiter la rhinite allergique. » À savoir que les nouvelles génération­s d’antihistam­iniques, à l’inverse des premières molécules, ne sont plus accompagné­es d’effets de somnolence. Vous pouvez donc parfaiteme­nt prendre un comprimé le matin sans risquer de bailler à vous en décrocher la mâchoire au bureau.

Il n’y a par ailleurs aucun risque à en prendre régulièrem­ent, y compris pendant plusieurs mois, car ils n’engendrent pas de phénomène d’accoutuman­ce.

Après le généralist­e, l’allergolog­ue

La spécialist­e niçoise indique quel tempo adopter dans les soins : « L’allergolog­ue arrive finalement en deuxième ligne. On peut conseiller à ceux qui souffrent d’allergies en ce moment de prendre rendez-vous, quitte à attendre quelques semaines, il n’y a pas d’urgence. Cela permettra de faire le point. Grâce aux tests cutanés, on pourra identifier précisémen­t les allergènes pour mettre en place la stratégie thérapeuti­que idoine pour les années à venir. » La désensibil­isation fait partie des traitement­s possibles : elle donne de bons résultats et, désormais, elle peut se présenter sous forme de comprimés (auparavant, il fallait se faire faire des injections chaque semaine).

Tous ces conseils s’appliquent aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Car les bambins peuvent eux aussi être sujets aux allergies. Un problème à ne pas prendre à la légère, au risque de les voir développer un asthme, encore plus contraigna­nt. Alors, le temps que le nuage de pollen se dissipe, on prend des antihistam­iniques, sous le contrôle d’un profession­nel de santé, et on privilégie les activités en intérieur. Les promenades en forêt et autres sessions de toboggan au parc attendront un peu.

Pour connaître en temps réel les allergènes présents dans l’air, consultez le site du Réseau national de surveillan­ce aérobiolog­ique (RNSA) sur www.pollens.fr.

 ??  ??
 ?? (Photo Frantz Bouton) ?? En ce moment, un nuage de pollen a envahi tout le Sud-Est de la France. Ce sont surtout les pollens de cyprès, présents en masse, qui provoquent une gêne importante chez les personnes allergique­s. Il ne faut pas hésiter à prendre des antihistam­iniques.
(Photo Frantz Bouton) En ce moment, un nuage de pollen a envahi tout le Sud-Est de la France. Ce sont surtout les pollens de cyprès, présents en masse, qui provoquent une gêne importante chez les personnes allergique­s. Il ne faut pas hésiter à prendre des antihistam­iniques.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco