Monaco-Matin

CESC FABREGAS, PAROLES DE STAR

Cesc Fabregas a tout gagné mais n’a pas hésité à rejoindre l’AS Monaco,19e, au mois de janvier.

- Entretien réalisé par Mathieu FAURE Photos : Cyril DODERGNY

Rencontre exclusive avec un crack, un monsieur, une référence. Champion du monde, double champion d’Europe, l’Espagnol aux 110 sélections passé par Arsenal ou le Barça est à Monaco depuis janvier. Son arrivée dans un club au plus mal, la L1, le foot, la vie : Fabregas se livre.

On se sent vraiment tout petit à côté de Cesc Fabregas,  sélections avec l’équipe d’Espagne. Pas littéralem­ent puisqu’il nous rend trois centimètre­s mais plutôt face à son palmarès en béton armé : champion du monde, double champion d’Europe, champion d’Angleterre, d’Espagne et on en passe. Arrivé début janvier sur le Rocher pour redresser la barre de l’AS Monaco, Fabregas a déjà tout connu en Principaut­é : un changement d’entraîneur, un changement de vice-président, un mercato agité, les profondeur­s du classement et le renouveau depuis début février. Pour sa première sortie dans la presse écrite dans son nouveau pays d’accueil, l’ancien de Chelsea s’est confié pendant  minutes dans un anglais parfait. Quelque part, le hasard fait bien les choses car il semblait évident qu’un garçon qui a appris le football profession­nel avec Arsène Wenger, Thierry Henry et Patrick Vieira du côté d’Arsenal débarque un jour ou l’autre sous le soleil de la Côte d’Azur pour assurer une certaine transmissi­on.

Après un début d’année  difficile, on a la sensation que Monaco va beaucoup mieux.

Les dernières semaines ont été très excitantes car le club était dans une situation très difficile en janvier. Le mercato a été intense et on a injecté des nouveaux joueurs, dont moi, pour changer la dynamique. Ce club ne doit pas être en Ligue  et je voulais aider l’équipe au maximum, c’était mon but avec Thierry Henry mais il y a eu des matches très bizarres, notamment celui de Strasbourg (défaite - au Louis-II,  janvier). C’est sans doute l’une des rencontres

‘‘ les plus bizarres de ma carrière ainsi que le match suivant àDijon( défaite -) où on était dans une sorte de transition entre Henry et Jardim. Depuis, l’équipe a changé, on est invaincu, on a battu Lyon, Lille, rien n’est acquis mais on veut terminer le plus haut possible.

C’est nouveau pour vous d’évoluer dans une équipe qui joue sa survie ?

Je n’ai jamais eu peur des challenges même si, oui, ce n’est pas la même chose de se battre pour un titre et de lutter contre une relégation. Je suis quelqu’un d’ambitieux et c’est important de ne pas être trop dans le confort, surtout à mon âge. Cela fait  ans que je suis dans le monde profession­nel et certains n’ont pas compris pourquoi j’ai signé à Monaco, e, en janvier. Je suis un compétiteu­r avant tout, je pourrai dire à la fin de ma carrière que j’ai connu toutes les situations dans un club, le sommet et la lutte.

Votre venue sur le Rocher n’est pas étrangère à Thierry Henry, votre ancien coéquipier à Arsenal.

Thierry est un jeune coach, il a essayé de mettre en place ses idées mais on avait trop de blessés et beaucoup de jeunes qui devaient supporter toute la pression autour du club. Il n’a pas eu le temps de mettre en route l’équipe qu’il souhaitait mais je reste persuadé qu’il va devenir un grand coach, car il sent le football. Il a juste besoin de plus d’expérience et que les gens ne le jugent pas sur son passage à Monaco. Même après l’enchaîneme­nt Strasbourg-Metz, avant que « Titi » ne parte, je n’ai jamais paniqué, je suis un éternel optimiste, il fallait juste relever la tête. On l’a fait même si mathématiq­uement rien n’est fait.

Racontez-nous votre arrivée à Monaco ?

C’est drôle car le vendredi j’attendais le feu vert de Chelsea et puis en un claquement de doigts j’ai pu me rendre à Monaco pour passer toute une batterie de tests physiques. Le samedi je faisais mon premier entraîneme­nt av ec Monaco et le dimanche je jouais à Marseille, c’est une intégratio­n accélérée (rires). J’étais à la fois triste de quitter Londres et la Premier League car ça représente dix ans de ma vie mais aussi très excité à l’idée de découvrir un nouveau challenge, sans doute le plus dur de ma carrière.

Vous avez joué en Liga et en Angleterre, quel est votre regard sur la Ligue  ?

Il y a beaucoup de qualités et notamment chez les jeunes qui sont extrêmemen­t talentueux. C’est un championna­t très rapide, très fort (il frappe ses deux poings), et je suis assez surpris de voir que les jeunes n’ont pas peur de venir vous défier, vous dribbler. Il y a énormément de potentiel et ce n’est pas un hasard si tous les meilleurs joueurs de Ligue  finissent dans les meilleurs clubs étrangers.

Et il ne faut pas négliger l’impact physique du championna­t

‘‘ français, et pourtant j’ai joué dix ans en Premier League

(rires).

Après le mercato d’hiver, Monaco regarde enfin vers le haut.

Monaco peut et doit revenir au sommet de la Ligue . C’est pour ça que je suis ici car, l’année prochaine, si on fait les choses correcteme­nt, la saison sera importante pour le club. Pour le moment, le PSG a trop de qualité à tous les postes pour être inquiété en Ligue  mais un championna­t c’est long et Monaco a bien été champion en .

Mais Monaco avait Mbappé à cette époque. Quel regard portez-vous sur lui ?

Ce qui me fascine avec lui, c’est qu’il est toujours en mouvement et recherche toujours le but. Si j’avais joué avec lui... je me serai régalé. Il est jeune, talentueux, semble être à l’écoute, discipliné. C’est difficile de se projeter avec lui et pourtant j’ai connu Lionel Messi en jeune. Parfois il semble arrogant mais c’est juste qu’il est plus doué que les autres.

Difficile de parler de Monaco et Arsenal sans aborder Arsène Wenger. Quelle place a-t-il jouée dans votre carrière ?

Strasbourg, c’est sans doute le match le plus étrange de ma carrière ”

Arsène Wenger a toujours eu foi en moi ”

J’ai eu la chance de le rencontrer à  ans à Arsenal. Il m’a donné ma chance, je ne l’oublierai jamais. Et quand je dis qu’il m’a donné ma chance, c’est quelqu’un qui me faisait confiance quand on allait jouer à Manchester United Liverpool, Chelsea. Il m’a permis de faire la carrière que je fais. Arsène a toujours eu foi en moi.

En  vous admettiez qu’Arsène Wenger vous avait appris le sens de la verticalit­é.

Arsène aime la verticalit­é, c’est son credo. Il veut que ses milieux

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