Monaco-Matin

Estrosi-Ciotti : au coude à coude pour les municipale­s

Il est le Randyll Tarly de la série U.S. phare qui revient pour sa dernière saison en avril, mais James Faulkner est aussi un Plantouria­n convaincu qui va présenter son dernier film au village

- LAURENT AMALRIC

Qui aurait pu imaginer que le seigneur de la maison Tarly avait son fief dans le Var ? Et pourtant c’est la réalité. James Faulkner, l’une des figures de Game of Thrones (saisons  et ) s’est installée en toute discrétion au Plan-de-la-Tour voici neuf ans. Celui qui dans la série phare de HBO adopte un air sévère et tyrannise son aîné Samwell, meilleur ami de Jon Snow, n’est autre qu’un parfait gentleman pétri d’humour qui s’exprime parfaiteme­nt en français lorsqu’il remise l’armure au rang d’accessoire. Même s’il ne sera pas au générique de la e et dernière saison lancée à partir d’avril (pour cause de « pulvérisat­ion dragonesqu­e » dans la saison ), l’éventail de l’acteur permet toutes les renaissanc­es possibles. De son rôle d’Agrippa Ier, roi de Judée, au pape Sixte IV, en passant par un banquier suisse dans XMen, Aldous Huxley ou oncle Geoffrey dans les Bridget Jones, le Londonien est ce que l’on appelle un acteur caméléon. Dernière incarnatio­n en date, l’apôtre Paul (lire par ailleurs) qui donne l’occasion d’une rencontre XXL ponctuée d’un soufflé aux épinards préparé par son exquise épouse peintre-sculptrice, Kate, dans leur demeure plantouria­ne. Non loin du hameau d’un certain Johnny Depp...

Jusqu’où votre rôle de l’apôtre Paul vous a transformé ?

Ma femme a constaté un changement extraordin­aire ! (rire) C’est vrai que depuis ce tournage, moi l’anglican non pratiquant, je suis plus ouvert aux autres. En me voyant, des gens vont jusqu’à saisir ma main, bouleversé­s, en me disant que j’ai transfigur­é leur foi. C’est toute la force du rôle. Il a imprégné tous mes vaisseaux de comédien. C’est comme si Paul avait parlé à travers moi !

Comment est né cet amour pour le Plan-de-la-Tour dont vous êtes un ambassadeu­r mondial très actif sur Twitter et Instagram ?

En , j’étais aux Baux-deProvence et mon ami comédienpr­oducteur Griffith Rhys Jones m’invite à dîner à Saint-Tropez. Nous en profitons pour visiter les environs avec mon épouse, car j’avais dans l’idée d’acheter quelque chose en Provence depuis quelque temps... Guidés par un agent immobilier, nous nous orientons vers ce village où plusieurs villas sont à vendre. Soudain, au détour de l’itinéraire touristiqu­e, nous tombons sur cette vallée. Et là, je plante la voiture en m’exclamant : « Fuck me, this is amazing ! Trouvez-moi une maison là ! ». C’est alors que j’ai demandé à mes agents que tous mes cachets de la série BenHur soient placés ici pour un futur achat. J’ai visité cette bastide. Elle était abandonnée, tout était moche, mais nous avons eu le coup de coeur pour la bâtisse édifiée au milieu de , hectares de pinède. Depuis, nous la rénovons petit à petit.

Le Brexit va-t-il influer sur votre présence varoise ?

C’est le bordel ! Peut-être devraisje finir par avoir une carte de séjour ou demander la nationalit­é... Car même si je garde un loft londonien, c’est ici que je vis maintenant et je m’investis à ma manière dans la vie locale ! J’ai même participé aux dernières cérémonies du -Novembre, en lisant un poème de Wilfred Owen, le plus grand de nos poètes de la Première Guerre mondiale. Mes venues dans le Var remontent à l’enfance. Nous passions toutes nos vacances aux Sablettes et c’était dans l’idée de mon père hélas disparu à  ans - de prendre sa retraite dans les collines varoises.

Quel rôle a fait décoller votre carrière ?

L’officier de Coupable sans visage en  avec Michael York et mon ami Stacy Keach (Mike Hammer, Ndlr) qui a permis au jeune premier que j’étais d’enchaîner, en , avec la série phare Moi,

Claude Empereur.

Game Of

Thrones en est une autre. Quelles sont les coulisses de votre arrivée ?

Encore une fois, comme pour le pape de Da Vinci’s Demons ,on m’a sollicité pour jouer les durs à cuire. Il n’y a pas un moment drôle dans ce rôle. Ça m’énerve, mais je le fais parce que j’ai tout un tas de travaux à faire ici dans ma maison et j’ai deux fils (rire). En fait, c’est un hasard. Je tournais Ben-Hur au Maroc et j’ai rencontré le producteur exécutif de la série qui cherchait des décors dans les environs. Quelque temps après, on me demande de faire un essai à Londres pour la saison ... Rien. Puis on m’appelle pour un second test sur la même scène. Aucune réaction. Deux semaines après, on m’offre le rôle. Je dis à mon agent qui me téléphone au Plande-la-Tour

« Non ! Ditesleur d’aller se faire f... J’ai été deux fois à Londres pour ça, maintenant je préfère aller jouer au golf ! » (rire). Mon manager de Los Angeles s’en est mêlé en me disant : « Tu déconnes ou quoi ? Tu signes tout de suite ! ». Et voilà. Ma prestation a tellement plu au chef de HBO qu’il a exigé qu’on m’écrive une suite pour la saison . Et là, je peux vous dire que cette fois, je les ai fait payer ! (rire)

Hormis la joie d’avoir été réduit en cendres par un dragon, que vous a apporté cette série

au succès événementi­el ? Game of Thrones, c’est bizarre... C’est un culte. Je suis acteur depuis une quarantain­e d’années mais à présent, où que je voyage, les gens s’exclament : « Ouuuuh, c’est Randyll Tarly !!! ». Lorsque je suis arrivé en Espagne pour tourner la saison , il y avait  jeunes filles qui criaient en bas de mon hôtel ! A mon âge -  ans c’est drôle (il rigole) .Nevousen faites pas, ma femme est au courant.

‘‘ Au départ, j’ai refusé de faire la série !”

Suivrez-vous la dernière saison ou avez-vous tourné la page ?

Non, non, je la regarderai ! Ne serait-ce que parce que je suis membre de l’académie des Emmy Awards et je dois donc voter pour les meilleurs shows TV. Et puis, j’ai gardé des liens avec certains, comme Tom Hopper qui jouait l’un de mes fils et Iain Glen (alias Jorah Mormont) que je connais depuis longtemps, puisqu’il était marié avec la fille (l’actrice Susannah Harker, Ndlr) de mon ex. Il fait donc un peu partie de ma « famille éloignée »...

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 ??  ?? Game of Thrones dans l’armure de Randyll Tarly, au côté de celui qui joue son fils cadet, avant d’être réduit en cendres par les dragons de la Khaleesi...
Game of Thrones dans l’armure de Randyll Tarly, au côté de celui qui joue son fils cadet, avant d’être réduit en cendres par les dragons de la Khaleesi...
 ??  ?? Avec Jim Caviezel dans Paul, Apôtre du Christ qu’il présentera ce dimanche au Plan-de-la-Tour.
Avec Jim Caviezel dans Paul, Apôtre du Christ qu’il présentera ce dimanche au Plan-de-la-Tour.

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