« Les gens aiment rire avec Sacha Guitry »
L’annulation d’une tournée n’est jamais une affaire facile. Mais au Théâtre des Muses, Anthéa Sogno, la directrice artistique, trouve la solution sans attendre : elle monte sur les planches ! Et la voici donc de nouveau programmée dans son écrin du boulevard du Jardin-Exotique pour trois représentations de Une Petite main qui se place, aujourd’hui, demain et samedi, à20h30.
De quoi planifier une soirée avec Sacha Guitry… en toute légèreté.
Mais pourquoi l’auteur séducteur plaît-il autant ? Anthéa Sogno explique les raisons de son éternel amour.
Vous montez sur vos propres planches. Est-ce que cela vous procure un sentiment singulier ?
Ah oui, alors ! À la fois délicieux mais aussi angoissant parce qu’il faut que tout soit parfait au niveau de l’organisation. Difficile d’être actrice et directrice en même temps. Et puis, il y a cette relation si particulière avec les spectateurs fidèles des Muses qui, depuis sept ans, me connaissent parfaitement. Réussir à leur faire croire à un personnage est un vrai challenge !
Quand et comment prenez-vous le temps de répéter ?
L’activité chronophage des Muses est incompatible avec la possibilité de répéter longuement, l’idéal de tout comédien. Il faut être rapide et efficace. D’abord, imprimer le texte dans sa mémoire ; et tous les moyens sont bons ! Séances d’apprentissage avec Pierre Bateson, le metteur en scène de la pièce qui m’a beaucoup aidée, puis écouteurs aux oreilles pendant ma course matinale, à la salle de bains, en voiture, et avant de m’endormir pour consolider.
Guitry… Vous ne vous en lassez pas ?
Jamais. Je pense même être la comédienne qui, en dehors de trois de ses femmes, l’aura le plus joué grâce aux représentations qu’ont totalisées mes précédents spectacles Quoi de neuf ? Sacha Guitry, Une Nuit avec… et Faisons un rêve. J’aime vraiment cet homme comme un ami intime, un amant, un père, ça dépend des heures. Il me fait tant rire et j’admire sa manière de « danser » sur la vie, grâce à ses traits d’esprit, aux regards qu’il porte sur l’humanité. Lucide, il ne ménage pas ses personnages mais il sait aussi s’en faire l’avocat, alors on accepte de s’identifier à chacun d’eux. On rit d’eux mais comme ils nous ressemblent, sans être dupes, nous rions aussi un peu de nous. C’est là, tout le génie de Guitry.
Y a-t-il un public pour Guitry ?
Oh, oui ! Les gens aiment particulièrement rire avec Guitry. Rares sont les spectateurs qui n’aiment pas ces pièces-là. C’est la raison pour laquelle il y en a toujours une ou l’autre qui se joue à Paris. C’est frais, élégant, intelligent, drôle, coquin, sensuel et pétillant comme le champagne des grandes occasions. Une pièce de Guitry, c’est la promesse toujours tenue d’un moment heureux à partager avec des amis, des jeunes, des adolescents. C’est à la fois classique et extrêmement moderne, rythmé, charmant. Pourquoi reprendre cette pièce que vous avez présentée à Cap-d'Ail en ?
Le public des Muses était très en demande car les soirées Sacha Guitry ne peuvent accueillir qu’une centaine de spectateurs. On joue toujours à guichets fermés là-bas. Et puis, pour mon plus grand bonheur, cela me donne l’occasion de partager la scène avec les comédiens de la compagnie niçoise « Sanstralala » qui fait un travail remarquable. Théâtre des Muses, 45-A, boulevard du Jardin-Exotique. Les 28, 29 et 30 mars, à 20 h 30.
Tarifs : de 18 à 28 euros. www.theatredesmuses.mc