Monaco-Matin

Un crash-test pour marquer les esprits des jeunes

Au parc du Devens, 300 élèves du collège Bellevue ont été sensibilis­és aux dangers de la route, particuliè­rement en deux-roues. Crash-test, freinage d’urgence et gestes qui sauvent...

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Derrière les barrières métallique­s, les 300 collégiens de Bellevue retiennent leur souffle. Leur regard est tourné au loin vers une voiture à la carrosseri­e amochée et au pare-brise déjà éclaté. Les stigmates de précédents crash-tests. Celle-ci démarre et tient une vitesse, a priori lente, de 30 km/h avant d’emboutir de plein fouet un scooter et son conducteur, un mannequin… factice. Le choc est brutal, le bruit de la tête percutant le pare-brise nauséabond. Le conducteur termine le visage contre l’asphalte. Et une phrase volontaire­ment cruelle : « Imaginez-vous à la place du mannequin », lâche Jean-Marc Issautier. Juste avant ce crash-test, le président de l’associatio­n « Issautier prévention du risque routier » avait opéré un exercice sur le freinage d’urgence, le temps de réaction et la distance de freinage. Les adolescent­s s’étant trompés en beauté sur l’endroit où le véhicule était censé finir sa course. Sans compter que la chaussée était parfaiteme­nt sèche et l’engin en règle. « À une vitesse de 30 km/h, les jeunes disent toujours que rien ne peut leur arriver. Or, on voit qu’on est très vulnérable », détaille-t-il.

« Votre seule carrosseri­e, c’est votre tenue »

Autre intervenan­t légitime dans cette sensibilis­ation aux dangers de la route : un sapeur-pompier, on le sait primo intervenan­t sur les accidents. Il en rajoute une couche : « Imaginez maintenant que vous êtes à la place de ce mannequin sans équipement de protection. En claquettes, en jupe, en bermuda, en débardeur… On le voit trop fréquemmen­t en interventi­on, déplore l’adjudant-chef Jean-Pierre Rolland. En deux-roues, la seule carrosseri­e que vous avez est votre tenue ! » En 2018, sur les routes du départemen­t, 55 personnes ont perdu la vie. Dont 32 motards. La statistiqu­e est implacable. Et les deux hommes se doivent de la rentrer dans le crâne des plus jeunes, parfois inconscien­ts des risques encourus.

« Vous avez le coeur des victimes entre vos mains »

Autre facette de cette sensibilis­ation : faire participer les jeunes. Comme s’ils étaient les premiers témoins d’un carambolag­e. « C’est grâce aux témoins que les premiers gestes de secours sont réalisés et les chances de survie augmentées pour la victime. Vous êtes le premier maillon de la chaîne de secours. Vous avez le coeur des victimes entre vos mains », explique le soldat du feu. Deux élèves ont ainsi pratiqué le massage cardiaque sur un mannequin avant de placer deux électrodes du défibrilla­teur sur le thorax de la victime. Des gestes aussi simples que vitaux.

« Ce crash-test et ces gestes pour sauver, c’est mieux que de la théorie. C’est choquant mais ça marque. Je ne pensais pas qu’à 30 km/h, il y aurait autant de dégâts », réagit Julie. L’une de ses amies surenchéri­t : « Mon père qui est motard a déjà eu un accident. Il m’a toujours dit qu’il ne voulait pas que j’aie un deux-roues. Je comprends mieux maintenant… »

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(Photos Jean-François Ottonello) Même à  km/h, le choc entre la voiture et le scooter s’avère très violent.
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Deux élèves ont été choisies pour pratiquer un massage cardiaque et utiliser un défibrilla­teur.

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