Municipale à Nice : Ciotti sur

Le sondage réalisé par Elabe pour Nice-Matin accouche d’un petit coup de tonnerre : Eric Ciotti apparaît en mesure d’inquiéter Christian Estrosi en 2020. Leur duel écraserait la concurrence

Ce n’est bien sûr qu’un aperçu de l’électorat à un an du scrutin, à prendre avec toutes les pincettes d’usage… Le sondage municipal niçois réalisé par l’institut Elabe pour notre titre livre toutefois une information notable. Elle est même de taille : si Eric Ciotti décide de se présenter contre Christian Estrosi, il y aura bel et bien match entre les deux anciens amis de trente ans. Au doigt mouillé, ce n’était pas forcément une conviction très partagée jusqu’ici. Seul le député niçois semblait convaincu de ses chances. S’il n’est, rappelons-le, qu’un candidat virtuel à ce stade, l’enquête d’Elabe ne peut que le conforter dans sa résolution d’en découdre.

Portion congrue pour les autres

Une chose est sûre, le duel fratricide, s’il a lieu, promet a priori d’étouffer tous les autres protagonistes. Le Rassemblement national et la gauche camperaient grosso modo sur leurs étiages de 2014, avec pour principale perspective, à défaut de pouvoir viser la victoire, d’être les faiseurs de roi. Ce sondage pourrait aussi tempérer les ardeurs du député marcheur Cédric Roussel, qui brûle de se présenter (et de rafler la mise) en proposant « une autre façon de faire de la politique ». Il va, pour cela, devoir creuser son sillon, ses projections actuelles, en deçà de 10 %, ne lui permettant même pas d’espérer être présent au second tour.

La bataille de l’investiture

Dans cette enquête, qui ne va évidemment pas contribuer à apaiser les tensions, Christian Estrosi trouvera au moins matière à se réjouir de sa cote de popularité auprès des Niçois. Dans une ville qui reste très à droite, mais une droite fracturée désormais, Eric Ciotti n’en paraît pas moins en mesure de capter « près de 40 % des électeurs estrosistes de 2014, ainsi qu’un quart environ de ceux du FN» , souligne Bernard Sananès, président d’Elabe. Son institut, qui fait ressortir la sécurité et la fiscalité parmi les priorités des Niçois, deux thèmes labourés sans relâche par Eric Ciotti, installe donc un duel sans grand risque de profiter à un troisième larron. Deux conséquences à la clé : il est à présent improbable qu’Eric Ciotti se défile. Et l’investiture des Républicains pourrait devenir l’objet d’une féroce bataille. Eric Ciotti, fort de la légitimité obtenue lors de son élection à la tête de la fédérationLRdesAlpes-Maritimes,necomprendraitpas qu’elle lui échappe. Mais Christian Estrosi n’a sans doute pas dit son dernier mot, lui qui, c’est l’un des paradoxes du sondage, reste plutôt populaire dans l’électorat filloniste de 2017.