« Gilets jaunes » : un vent de révolte continue de souffler
Quelques centaines de manifestants ont défilé hier après-midi dans le centre-ville de Nice
Il y avait un vent de force 7 sur la mer. Et celui de la révolte a continué de souffler chez les « gilets jaunes », rassemblés, comme à leur habitude, dans le calme devant la gare Thiers à Nice, hier en début d’après-midi. Quelques centaines de manifestants ont ensuite défilé dans le centre-ville de Nice sous bonne garde policière. Des commerces, prudents, ont préféré baisser le rideau à leur passage.
Une vingtaine de motards, toutes sirènes hurlantes, étaient en tête de cortège. Ils ont provoqué, comme chaque samedi, des perturbations de la circulation des bus et du tramway.
En fin de cortège, certains font rebondir sur un drap blanc, un « paillassou », pantin à l’effigie du Président. Les slogans sont immuables : « Macron démission »,
« Taxons les riches ». Une variante ce samedi avec, dans les porte-voix : « Vous aimez Notre-Dame, nous sommes les Misérables » venant de militants d’extrême gauche. Philippe, auxiliaire de vie, distribue des tracts pour promouvoir le référendum d’initiative citoyenne, le fameux RIC« sur le modèle suisse », précise-t-il. Il se dit « apolitique »mais« épris de justice sociale et pour une démocratie participative où le peuple serait souverain. ».
Rendez-vous le er mai
Il ne décolère pas contre le gouvernement qui, pêlemêle, « autorise le glyphosate, la privatisation d’Aéroport de Paris, ne remet pas en cause les milliards de cadeaux offerts aux concessionnaires d’autoroutes ». Antony, relaxé en début de semaine par le tribunal correctionnel alors qu’il était poursuivi pour entrave à la circulation lors de l’acte 3 des « gilets jaunes », revient manifester avec la même détermination : « Je suis au chômage, je risque de perdre mon logement, alors oui je continue d’exiger une autre politique. » Élagueur de 29 ans, souffrant du dos, tatouage en lettres gothiques, il cherche une reconversion tout en étant encore poursuivi par la justice : « Ils me poursuivent pour l’usage d’une arme alors qu’il s’agissait d’un fumigène. Depuis quand un fumigène est une arme ? »
La manifestation s’est dispersée dans le calme en fin d’après-midi. Certains, admettant un essoufflement de la mobilisation, ont déjà annoncé qu’ils défileraient le 1er mai avec les syndicats.