Coup de filet chez les ultras animalistes
Ils voulaient « libérer » poules, dindes et porcs : douze militants liés à l’association Boucherie Abolition ont été interpellés à la suite d’actions en Normandie. Parmi eux, un Niçois
Région parisienne, Tours, Toulouse... et Nice. Douze militants animalistes et antispécistes, liés à l’association Boucherie Abolition, ont été interpellés et placés en garde à vue, mardi matin, à travers la France. Ils s’étaient introduits dans plusieurs élevages et avaient « libéré » des animaux, rappelle France Info, qui a révélé ce coup de filet vraisemblablement inédit dans son genre.
« Élevage = esclavage. » Voici résumé le propos des militants de Boucherie Abolition, autoproclamés défenseurs de la cause animale. Cette association antispéciste, qui conteste donc le droit des hommes à disposer du sort des animaux, a mené plusieurs actions successives en Normandie.
dindes mortes
Certains de ces militants se sont introduits une première fois dans un élevage de volailles, dans l’Eure, en décembre 2018. « Ils se sont mis en scène et sont repartis avec deux dindes », précise le procureur d’Evreux, Dominique Puechmaille.
Ses militants y sont retournés et en ont « visité » deux autres (ils en sont restés là, les propriétaires étant présents) dans l’Eure-et-Loir et l’Orne, le 14 avril dernier. Dans l’Eure, ils ont « libéré » de nombreuses dindes, lors d’une action à visage découvert, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. La liberté aura été de courte durée pour nombre de volatiles. Le 14 avril, près de 1500 dindes sont mortes. «Unede ces opérations antispécistes, dont le but était de rendre la liberté aux animaux d’élevage, a entraîné un mouvement de panique au sein d’une exploitation euroise et conduit directement à leur mort par étouffement », précise la gendarmerie dans un communiqué. Préjudice pour les éleveurs : 20 000 euros.
Jointe par Nice-Matin, Dominique Puechmaille confirme la présence d’un Niçois parmi les gardés à vue. Présent dans l’Eure, il aurait activement participé aux trois actions successives de la mi-avril.
Garde à vue à Nice
Selon nos informations, cet homme de 34 ans, jusqu’ici inconnu de la justice, a été interpellé à son domicile par la brigade des recherches de Nice. Les gendarmes azuréens l’ont entendu jusqu’à hier, dans le cadre de l’enquête pilotée par leurs confrères d’Evreux. Selon la procureure du cheflieu de l’Eure, quatorze personnes ont été entendues dans cette affaire, dont deux en audition libre. L’enquête vise des faits de vol, dégradation de biens privés, entrave à la liberté du travail et violation de domicile.
Procès en septembre
Tous les suspects ont été remis en liberté hier aprèsmidi. Ils sont attendus le 20 septembre au tribunal correctionnel d’Evreux. Le suspect niçois sera jugé parmi eux. Hier, Boucherie Abolition n’a pas répondu à nos sollicitations. Dans son dernier tweet, l’association assimilait les animaux à des « prizoonières politiques » et évoquait une « armée de libération ». Outre l’effet « dévastateur » pour les éleveurs, la procureure d’Evreux fustige les problèmes d’hygiène induits par ces intrusions. Pour elle, ces suspects « très mobiles, reliés par les réseaux sociaux », partagent « une idéologie militante qui les rend imperméables à toute notion de réflexion ».