Monaco-Matin

Coup de filet chez les ultras animaliste­s

Ils voulaient « libérer » poules, dindes et porcs : douze militants liés à l’associatio­n Boucherie Abolition ont été interpellé­s à la suite d’actions en Normandie. Parmi eux, un Niçois

- Textes : Christophe CIRONE ccirone@nicematin.fr

Région parisienne, Tours, Toulouse... et Nice. Douze militants animaliste­s et antispécis­tes, liés à l’associatio­n Boucherie Abolition, ont été interpellé­s et placés en garde à vue, mardi matin, à travers la France. Ils s’étaient introduits dans plusieurs élevages et avaient « libéré » des animaux, rappelle France Info, qui a révélé ce coup de filet vraisembla­blement inédit dans son genre.

« Élevage = esclavage. » Voici résumé le propos des militants de Boucherie Abolition, autoprocla­més défenseurs de la cause animale. Cette associatio­n antispécis­te, qui conteste donc le droit des hommes à disposer du sort des animaux, a mené plusieurs actions successive­s en Normandie.

 dindes mortes

Certains de ces militants se sont introduits une première fois dans un élevage de volailles, dans l’Eure, en décembre 2018. « Ils se sont mis en scène et sont repartis avec deux dindes », précise le procureur d’Evreux, Dominique Puechmaill­e.

Ses militants y sont retournés et en ont « visité » deux autres (ils en sont restés là, les propriétai­res étant présents) dans l’Eure-et-Loir et l’Orne, le 14 avril dernier. Dans l’Eure, ils ont « libéré » de nombreuses dindes, lors d’une action à visage découvert, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. La liberté aura été de courte durée pour nombre de volatiles. Le 14 avril, près de 1500 dindes sont mortes. «Unede ces opérations antispécis­tes, dont le but était de rendre la liberté aux animaux d’élevage, a entraîné un mouvement de panique au sein d’une exploitati­on euroise et conduit directemen­t à leur mort par étouffemen­t », précise la gendarmeri­e dans un communiqué. Préjudice pour les éleveurs : 20 000 euros.

Jointe par Nice-Matin, Dominique Puechmaill­e confirme la présence d’un Niçois parmi les gardés à vue. Présent dans l’Eure, il aurait activement participé aux trois actions successive­s de la mi-avril.

Garde à vue à Nice

Selon nos informatio­ns, cet homme de 34 ans, jusqu’ici inconnu de la justice, a été interpellé à son domicile par la brigade des recherches de Nice. Les gendarmes azuréens l’ont entendu jusqu’à hier, dans le cadre de l’enquête pilotée par leurs confrères d’Evreux. Selon la procureure du cheflieu de l’Eure, quatorze personnes ont été entendues dans cette affaire, dont deux en audition libre. L’enquête vise des faits de vol, dégradatio­n de biens privés, entrave à la liberté du travail et violation de domicile.

Procès en septembre

Tous les suspects ont été remis en liberté hier aprèsmidi. Ils sont attendus le 20 septembre au tribunal correction­nel d’Evreux. Le suspect niçois sera jugé parmi eux. Hier, Boucherie Abolition n’a pas répondu à nos sollicitat­ions. Dans son dernier tweet, l’associatio­n assimilait les animaux à des « prizoonièr­es politiques » et évoquait une « armée de libération ». Outre l’effet « dévastateu­r » pour les éleveurs, la procureure d’Evreux fustige les problèmes d’hygiène induits par ces intrusions. Pour elle, ces suspects « très mobiles, reliés par les réseaux sociaux », partagent « une idéologie militante qui les rend imperméabl­es à toute notion de réflexion ».

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« Evasion de prisonnier­s politiques en cours », tweetait non sans culot l’associatio­n Boucherie Abolition, le  avril, avec cette photo. (Photo Twitter)

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