Peter Seyfferth, l’oeil du photographe
Né à Stuttgart il y a cinquante-trois ans, Peter Seyfferth, photographe, travaille depuis maintenant une dizaine d’années dans la région mentonnaise. Roquebrunois d’adoption, cet ancien metteur en scène reconverti dans le huitième art, assure chaque année la couverture du Grand Prix. Des séries de clichés recherchés autant par des amateurs que par des professionnels. Il y a une dizaine d’années, il s’est demandé quelles photos il pourrait réaliser. Il se souvient : « Je suis parti photographier des yachts, des événements sportifs et des mariages. Ça a plutôt bien marché, j’ai donc continué ». Cette année, une compagnie louant des terrasses à l’occasion du Grand Prix, lui a proposé de collaborer. Il n’est pas toujours facile d’obtenir une accréditation de la FIA. Peter n’a donc pas l’autorisation d’accéder aux endroits réservés aux pilotes. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il se console néanmoins : « Je pourrais couvrir la course depuis les balcons ». Le contrat est simple, en échange d’une série de clichés, il peut accéder gratuitement à certaines zones.
« L’argent fait peser beaucoup de pression »
La location d’un balcon allant de 790 à 2 090 euros la journée, selon l’emplacement. « Il faut se faire connaître. Quand les gens estiment notre travail, alors les portes s’ouvrent. C’est là que ça devient intéressant, d’autres perspectives s’offrent à nous. Le but est de surprendre. Celui qui se considère toujours comme artiste, va cette année utiliser un drone « Une première ! C’est important pour un photographe, dans le sens où il faut toujours innover pour se différencier. Ce nouvel angle va créer l’intérêt recherché ».
Coup d’oeil et réactivité
Peter l’assure : « Ce qui marque le Grand Prix, c’est l’anonymat qu’il y règne. La FIA domine et édicte les règles, le centre de presse est immense, de nombreux journalistes et photographes sont accrédités pour l’occasion. Seul regret : «il n’y a pas cette relation personnelle qui se développe avec les années. L’argent fait peser beaucoup de pression sur les professionnels. On n’a pas le droit à l’erreur, car la photographie, c’est le coup d’oeil. La réactivité et la technique » concède-t-il d’un sourire malicieux.