Villeneuve : une première en France, un radar pédagogique de la qualité de l’air
C’est inédit en France et c’est à Villeneuve-Loubet. Le tout premier radar pédagogique de la qualité de l’air est entré en service, mardi après-midi, avenue des Plans, axe très passant de la commune.
Grâce à un écran relié à des microcapteurs qui mesurent les émissions de dioxyde d’azote et les particules fines, les automobilistes sont informés en temps réel de l’état de l’air qu’ils respirent.
Une application informatique génère un smiley vert, orange ou rouge, dans les cinq minutes suivant la mesure. Quand l’air est bon, c’est-à-dire lorsque les taux de NO2 et de particules fines sont inférieurs à 40 µg/m3
(1) ce qui est le cas la plupart du temps, on peut lire « Respirez ». S’il est mauvais (taux supérieurs à 100 µg/m3), l’écran demande « Ai-je besoin de ma voiture ? ». Entre 40 et 100 µg/m3 (smiley orange) il suggère « Pensez au covoiturage », comme cela a été furtivement le cas hier vers 17 heures.
Prise de conscience
Soucieuse de l’air respiré par ses administrés, la commune travaille sur ce projet appelé MIQASS (mesures indicatives de la qualité de l’air pour la sensibilisation et la santé) depuis 2017. Un projet porté par l’association de défense de l’environnement de Villeneuve-Loubet (Adev) présidé par Serge Jover, en partenariat avec l’organisme de surveillance de l’air AtmoSud Paca. « Notre volonté est d’afficher une prise de conscience ,insiste le maire Lionnel Luca. Qui croit encore que seul le tabac est responsable des maladies pulmonaires ? » L’avenue des Plans, axe qui relie Villeneuve-Loubet à Grasse, est chaque jour empruntée par 25 000 véhicules. Un trafic routier qui a explosé depuis l’ouverture du centre commercial Polygone Riviera à Cagnes-surMer en 2014. C’est également une zone sensible qui accueille des écoles et des complexes sportifs.
« Il faut que la population sache ce qu’elle respire »déclare Serge Jover, qui poursuit : « Une fois qu’on a pris conscience de cela, que faire ? Aménager le temps de travail, décaler ses horaires pour ne pas être tous sur la route au même moment, penser au télétravail, au covoiturage, prendre les transports en commun si on a la possibilité de le faire » suggère-t-il.
Le coût de ce radar (études et réalisation) s’élève à 40 000 euros. Il pourrait être ramené à 15 000 euros pour les suivants. Villeneuve-Loubet espère que d’autres communes lui emboîteront le pas.
1. Selon les normes françaises.