« Ils sont sectaires, fermés d’esprit »
Jacques Courron, représentant des éleveurs azuréens
Éleveur à Gourdon, Jacques Courron préside la Fédération départementale ovine des Alpes-Maritimes. Il est en outre secrétaire général de la FDSEA . Dans un département qui compte éleveurs pour la production de viande et de lait, dont en viande, il fustige le comportement de ces militants.
Quel regard portez-vous sur ces militants passés à l’action en Normandie ?
Ce sont des gens sectaires. Pas ouverts d’esprit. C’est de la pensée unique, le libre arbitre n’existe plus. Qu’ils ne mangent que des légumes, ça ne me dérange pas. Mais qu’ils ne m’empêchent pas de manger de la viande ! L’être humain reste un omnivore. Si on a des canines, ce n’est pas pour manger des courgettes.
Cette radicalisation est-elle
inquiétante pour les éleveurs ? Oui et non. Il y a là un effet de mode. On va voir ce que va faire le Parti animaliste dimanche. Mais c’est une infime minorité. Les gens qui lancent les alertes sur les réseaux sociaux ont vite fait de bourrer le mou à des gens influençables... Sans trop en mesurer les conséquences.
Comment réagissent des animaux d’élevage lâchés dans la nature ?
Ils sont apeurés. Sur le moment ça va courir dans tous les sens. Mais ensuite, ça peut entraîner des dégradations dans les propriétés voisines, des collisions sur les routes... Or, si un motard tombe et se fracasse le crâne, c’est l’agriculteur qui aura des ennuis !
Quel impact produit ce type d’action chez les éleveurs ?
Outre le préjudice économique, l’image que cela renvoie de nous est assez déplorable. En France, un agriculteur nourrit à personnes !
Pour ces militants, élevage = esclavage. Vous voyez-vous comme un esclavagiste ?
Je n’ai pas l’impression d’être un esclavagiste. Au contraire. L’agriculture, c’est un métier noble ! Nos bêtes, on les nourrit à volonté. Elles sont soignées, protégées des contraintes et dangers extérieurs. La plupart des animaux restent toute leur vie chez nous, pour la production d’oeufs ou de lait.