Monaco-Matin

Nadine Morano : « Préserver l’identité de notre civilisati­on »

Eurodéputé­e sortante, en 4e position sur la liste de François-Xavier Bellamy, l’ancienne ministre défend la volonté forte des Républicai­ns de maîtriser les frontières contre l’immigratio­n illégale

- PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON

Députée européenne depuis 2014 et candidate à sa réélection en 4e position sur la liste LR de François-Xavier Bellamy, Nadine Morano tiendra une réunion publique, aujourd’hui à 18 h 30, à Villeneuve-Loubet, salle Marcel-Jacques du Parc des Sports. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy n’a rien perdu de son mordant. Elle fait de « la lutte contre l’invasion de l’islam radical la priorité absolue » et tape dans un même élan sur Emmanuel Macron et le Rassemblem­ent national.

A partir de quel score dimanche pourra-t-on considérer que Les Républicai­ns se seront refait une santé ?

Le plus haut possible ! Mais je vous rassure, Les Républicai­ns vont bien et sont fortement mobilisés sur le terrain car ce qui va se jouer dimanche en un seul jour, un seul tour, c’est la place et la force de la France dans l’Union européenne. Ma famille politique porte un projet clair pour stopper l’élargissem­ent de l’Union européenne et mettre en place une politique ferme de maîtrise de nos frontières pour arrêter l’immigratio­n illégale que les peuples ne supportent plus, à juste titre !

Votre parti peut-il se rassembler aussi facilement, après s’être tant déchiré ces deux dernières

années, en particulie­r dans les Alpes-Maritimes ?

Ce qui m’importe aujourd’hui, c’est l’unité et le rassemblem­ent. Je ne peux que me réjouir de voir revenir ceux qui s’étaient laissé séduire par Emmanuel Macron. Ils font sans doute le constat que les Français ne supportent plus le désastre de sa politique fiscale, notamment sur nos retraités et les classes moyennes, la hausse des taxes sur les carburants, et n’acceptent pas que le chef de l’Etat soit incapable de résoudre la crise sociale des « gilets jaunes », qui dure depuis plus de six mois et plonge notre pays dans le chaos.

Qu’est-ce que ces cinq années

comme eurodéputé­e vous ont appris sur l’Europe ? Que pour peser, il faut que notre délégation française soit efficace et nombreuse ! Voilà pourquoi il est indispensa­ble, si nous voulons que nos idées soient défendues, que notre liste fasse le meilleur score possible. Je me bats pour que Bernard Asso, Xavier Wiik et mes colistiers soient élus pour défendre les intérêts de la France, mais aussi ceux de la Région Sud.

En matière de protection des frontières, qu’est-ce qui distingue vos propositio­ns de celles du RN ?

Nous voulons la création d’un corps européen dédié à la protection de nos frontières extérieure­s. Nous avons voté un renforceme­nt sans précédent de Frontex qui sera doté de   gardes-frontières et nous avons augmenté son budget qui atteint  millions d’euros cette année. Le Rassemblem­ent national s’y est opposé ! Il est dans la posture. Nous, nous voulons une efficacité réelle. Je constate qu’en Italie, Salvini, l’allié de Marine Le Pen, veut répartir les migrants dans les Etats membres. Nous, nous voulons leur expulsion ! J’ajoute que nous souhaitons redéfinir nos relations avec l’Union africaine en conditionn­ant nos aides au développem­ent à la maîtrise réelle de l’immigratio­n et à la reprise des ressortiss­ants illégaux. Les citoyens européens n’ont pas à payer deux fois : pour le développem­ent et pour les clandestin­s ! Enfin, la solidarité en Méditerran­ée ne doit pas reposer que sur l’Europe.

Les bateaux en provenance d’Afrique doivent repartir vers le continent africain et les demandes d’asile doivent être faites là-bas, et non chez nous.

La priorité européenne, dites-vous, est aujourd’hui, la convergenc­e fiscale…

Notre priorité absolue est de préserver l’identité de notre civilisati­on et de lutter contre l’invasion de l’islam radical sur notre continent. En matière économique, nous devons arriver à la convergenc­e fiscale et sociale, mais cela demandera du temps. Nous exigerons, en revanche, la réciprocit­é commercial­e immédiate. Il n’est pas acceptable que la Chine, les Etats-Unis et d’autres pays protègent leurs marchés là où l’Union européenne ouvre ses marchés publics à hauteur de  %. Nous devons protéger nos emplois, c’est indispensa­ble.

Macron, c’est « brouillon », estimez-vous. Si la liste LREM n’arrive pas en tête, quelles conclusion­s devra-t-il en tirer ?

Sa politique est brouillonn­e. Il augmente la CSG puis la rembourse aux retraités modestes, il revient sur les  km/h, on marche mais sur la tête ! Son arrogance sur la scène européenne nous a amenés au bord de la crise diplomatiq­ue avec l’Italie, mis en froid avec la Pologne et la Hongrie, le couple franco-allemand bat de l’aile. C’est du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Après avoir divisé les Français, son attitude fracture l’Europe. Sans doute devra-t-il en tirer les conséquenc­es dimanche et changer radicaleme­nt de politique et d’attitude.

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