« Pas l’heure de la retraite »
Arrivé à Nice en 2005, Mahamane Traoré a défendu pendant plus de dix ans les couleurs du Gym. Sans de multiples blessures, il serait à coup sûr encore un joueur majeur du club
Son actualité
En ce moment, je suis à Nice. Ma femme et mes trois filles vivent toujours ici. La saison dernière, j’ai joué en Lituanie, à Vilnius. C’était le champion, on a affronté Ludogorets en tour préliminaire de la Ligue des champions. J’ai résilié en juin dernier. Actuellement, je m’entretiens avec un préparateur physique. Ce n’est pas encore l’heure de la retraite, j’ai envie de trouver un challenge, en Ligue ou en National. Je n’ai que ans. Je suis prêt à faire un essai, s’il le faut. C’est normal que les clubs se posent des questions compte tenu de mes blessures. J’ai eu des propositions d’endroits assez bizarres (sourires).
Les blessures
Physiquement, je me sens bien. Je n’ai pas été épargné par les blessures durant ma carrière, mais j’ai l’impression que j’ai dû franchir le cap des ans pour les laisser derrière moi.
Le foot en Lituanie
C’était vraiment différent de la France. Là-bas, il n’y a que des terrains en synthétique en raison du froid. Mais c’était une bonne expérience. Il y avait un Français et un Sénégalais dans l’équipe. Ils m’ont aidé. Le coach parlait en anglais, je ne comprenais pas toujours tout au début mais j’ai progressé.
L’arrivée à Nice
En , ça remonte... C’était dur de s’acclimater. Je n’avais jamais quitté le Mali et je me suis retrouvé seul au centre de formation. Je n’étais pas habitué à cette vie. J’ai découvert l’individualisme. Au pays, la porte de la maison est toujours ouverte, on partage tout avec la famille, les amis... C’est si différent. J’ai pu compter sur un ami malien qui me faisait de bons petits plats... Ma famille me manquait énormément, mais je me devais de réussir pour elle. J’ai des neveux, des nièces, j’avais une vraie responsabilité. Ma mère me poussait à ne pas lâcher. Jouer en Europe, c’était mon rêve. Je l’ai accompli. Au centre, j’étais assez proche d’Anthony (Modeste) à mes débuts. Il y avait Hugo (Lloris) également. Les coachs Buscher, Gioria et Wathelet ont accompagné mes débuts. Ensuite, c’est Antonetti qui m’a lancé en professionnel.
Le plus beau souvenir
La quatrième place avec Claude Puel. On avait arraché l’Europe après notre victoire à Ajaccio. A notre retour, il y avait des centaines de supporters pour nous accueillir en pleine nuit. C’était incroyable. Moi qui suis timide, je me suis retrouvé avec le micro sur l’estrade. Quand tu vois des gens aussi heureux, c’est si beau. Le lendemain, ils devaient travailler, mais ils étaient là, pour nous. Je m’en rappellerai toute ma vie. J’avais réalisé une très belle saison au côté de Didier (Digard) au milieu. J’avais pu enchaîner les matchs. Hélas, on avait raté la qualification pour la Ligue Europa l’été d’après.
Le pire
Quand on jouait le maintien... Il y avait beaucoup de pression autour du club. C’était chaud. Celui qui est devenu
un ami
Je m’entendais bien avec tout le monde mais j’étais proche de Romain (Genevois) et d’Albert, pour qui j’ai été témoin de son mariage.
Le plus fort
Hugo Lloris a une carrière exceptionnelle. A l’entraînement, c’était mission impossible pour lui marquer des buts. Il fait toujours des arrêts de fou à des moments clés. C’est toujours sympa de pouvoir dire à ses enfants qu’on a côtoyé un tel joueur.
Le plus technique
J’ai joué avec de très bons techniciens à Nice. Camel (Meriem), Hatem (Ben Arfa) ou Marama (Vahirua) étaient très forts dans ce domaine.
Le plus costaud
Renato (Civelli)... A l’entraînement, ça ne rigolait pas. Nema (Pejcinovic) était pas mal dans ce domaine également.
Le plus méchant
Cyril Rool (rires)... Je l’ai vu mettre un tacle énorme à un jeune lors d’une séance. Antonetti avait dit qu’il n’y avait rien. Rool m’impressionnait. Il pouvait découper n’importe qui. Alexy (Bosetti), on le chambrait pas mal avec ça car il pensait qu’il partait vite au démarrage.
Le plus rapide
Mouloungui, c’était notre Usain Bolt. Il poussait le ballon du pied gauche et il courait.
Le plus lent