Monaco-Matin

Rudi Garcia, voilà c’est fini

L’entraîneur de 55 ans a annoncé hier qu’il quittait l’OM à l’issue de la dernière journée

-

La rupture inéluctabl­e entre Rudi Garcia et l’Olympique de Marseille a été actée hier par l’entraîneur lui-même, avec son président Jacques-Henri Eyraud. Il avait emmené le club jusqu’en finale de coupe d’Europe, mais a raté la saison suivante.

« J’ai décidé de partir. J’ai proposé cette solution à mon président, qui l’a acceptée », a dit Garcia assis aux côtés de «JHE» dans une salle de presse bien remplie, dans l’hypothèse d’une annonce de ce genre.

La mise en scène a laissé Garcia faire lui-même ses adieux. L’OM-Montpellie­r de demain sera sa dernière sur le banc olympien.

« Si j’écoutais mon caractère et ma déterminat­ion, je resterais. Mais si j’écoute le bon sens et la raison, c’est mieux de l’annoncer maintenant », a dit Garcia.

Le contexte devenait étouffant. Le stade Vélodrome est massivemen­t remonté contre lui, les supporters ne le voyait plus du tout comme le porteur de l’«OM champion project». Garcia « assume entièremen­t » sa « part de responsabi­lité de ne pas avoir su conduire

l’OM en Ligue des champions, je leur souhaite d’y être l’an prochain ».

« Humiliatio­n » Andrézieux

Il juge « la saison pas bonne, mais pas catastroph­ique non plus, a-t-il nuancé. Catastroph­ique c’est plus Monaco cette saison ou Lille l’an dernier ».

Dauphin l’an dernier, Monaco lutte pour le maintien jusqu’à la dernière journée, Lille a fait le chemin inverse: sauvé en 2018, 2e en 2019. Mais Garcia pouvait difficilem­ent échapper à la porte après un exercice manqué dans les grandes largeurs. L’OM a loupé la Ligue des champions, même la Ligue Europa, et a été éliminé au premier tour des deux coupes nationales.

Le géant phocéen a touché le fond en Coupe de France, contre un club de National 2 (4e div.). « La plus grosse déception, la vraie humiliatio­n, c’est Andrézieux (2-0), qui en voulait plus que nous », estime Garcia.

Il a forcément ses responsabi­lités dans ces échecs. Par exemple, il a très souvent changé d’équipe et de système de jeu cette saison, alors que le 4-2-3-1 majoritair­ement aligné l’an dernier avait fonctionné.

Son management s’est sans doute un peu émoussé aussi, ses leaders ne le suivaient plus comme avant, à l’image de Florian Thauvin lâchant après ce fameux match à Bordeaux que l’équipe n’était pas du tout au niveau de la C1 qu’elle visait.

Reconstrui­re

Mais, sans parler des blessures (Dimitri Payet, Adil Rami), il n’a pas été aidé non plus par la faillite des cadres : Thauvin n’a bien joué que jusqu’en décembre, Payet seulement les deux premiers mois et Steve Mandanda jamais. Quant à Rami, il a traversé sa saison de champion du monde comme le fantôme du chef de défense de la précédente. Luiz Gustavo a commencé et fini fort, avec un gros passage à vide. « Les leaders n’ont pas tous été à leur meilleur niveau », résume Garcia.

L’OM doit maintenant trouver un nouveau technicien, même si Eyraud n’évoque qu’une «transition la plus rapide possible» sans donner de nom. Celui de l’Argentin Gabriel Heinze, ancien du club, actuelleme­nt, au Velez Sarsfield, souffle sur le Vieux Port depuis quelques jours. Quelque soit son successeur, Garcia se dit confiant. «Je crois énormément en ce projet, porté par des gens remarquabl­es, (le propriétai­re) Frank McCourt, Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarret­a», glisse-til.

A propos du directeur sportif espagnol, son président a assuré qu’il restait à bord. En revanche sur les indemnités de licencieme­nt de Garcia et de son staff, «JHE» n’a rien lâché. Il a juste laissé entendre que les chiffres d’une dizaine de millions d’euros évoqués dans les médias n’ont «aucun rapport avec la réalité». Quelle que soit la somme, elle ne va pas arranger les affaires de l’OM, qui doit reconstrui­re une équipe, un nouveau staff, avec un budget resserré, et en outre le garrot du fair play financier, avec lequel les négociatio­ns se poursuiven­t, a rappelé Eyraud.

Il ne sera peut-être pas si facile de faire aussi bien que Garcia, qui a d’abord fait grimper le club jusqu’à la 5e (2017), puis la 4e place (2018), et surtout une finale, certes perdue contre l’Atlético Madrid (3-0), mais que le club attendait depuis 14 ans. Un superbe parcours européen qui avait «réveillé le volcan», selon le mot de Maxime Lopez. Mais la lave a emporté Garcia.

 ?? (Photo AFP) ?? Rudi Garcia était arrivé en  à la Commanderi­e.
(Photo AFP) Rudi Garcia était arrivé en  à la Commanderi­e.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco