Louis Martin : « Nice m’a donné ma chance »
Passé par les équipes de France jeunes et après avoir connu quelques rencontres de Top 14 et de Challenge Européen avec Brive, le talonneur Louis Martin (23 ans) était le plus souvent cantonné à l’équipe espoirs dans son club formateur. C’est pourquoi il a posé ses valises sur la Côte d’Azur l’été dernier, avec l’intention de lancer pour de bon sa carrière. Aujourd’hui, ce joueur à la nature plutôt discrète s’est imposé comme un élément incontournable du Stade Niçois et n’est pas étranger à la belle saison des pensionnaires des Arboras. Entretien.
Que saviez-vous du Stade Niçois en débarquant dans un club promu en Fédérale ?
Je savais que l’équipe s’entraînait bien et que ça allait être assez pro, structuré, mais pas à ce point-là. Là, on s’entraîne deux fois par jour. Je ne m’attendais pas non plus à ce que l’équipe soit si performante.
Vous avez longtemps été en course pour jouer la phase finale de montée…
On jouait surtout pour faire une bonne première saison en Fédérale . Notre but, c’était d’abord le maintien, puis le top . Je m’attendais à une saison un peu plus « normale » pour un promu...
Il y a ensuite eu cette sanction administrative qui vous a sortis de la course...
C’était un peu dur, car je pense que dans la tête, on avait tous basculé dans l’idée d’être dans les deux premiers. Même si l’on ne pouvait pas monter, on avait envie de jouer une phase finale d’accession, face à de grosses équipes de Fédérale . Je pensais qu’on les jouerait, et on nous l’a un peu enlevé. C’est dur car on n’y est pas pour grand-chose. C’est ça qui est un peu rageant, mais on ne peut rien y faire.
Vous êtes encore engagés dans le trophée Yves-du-Manoir, où après avoir battu le tenant du titre vous allez affronter Tarbes...
Là, ça va normalement être un gros match. Tarbes était en Pro D il y a peu, c’est un nom connu dans le rugby. C’est plutôt sympa de jouer ce genre de match. Ça permet de se remotiver complètement, et on joue du coup avec moins de pression, car on est dans notre objectif de départ. Les phases finales, c’est toujours sympa à jouer.
Vous avez prolongé pour deux saisons supplémentaires ici, qu’est-ce qui vous a convaincu ?
Le projet. L’année prochaine, on ne devrait plus avoir de souci. On pourra jouer à fond, et pourquoi pas être dans les deux premiers. C’est sympa, ça se passe bien avec l’entraîneur, tout me plaît ici. Nice, c’est le club qui m’a donné ma chance en seniors car à Brive j’ai surtout joué avec les espoirs.
Avoir plus de responsabilités était impératif ?
Je jouais en espoirs alors que j’avais dépassé l’âge, j’avais besoin de passer à autre chose, de voir un niveau supérieur et ce que je pouvais y donner, avec des joueurs plus forts, plus expérimentés. J’avais finalement peu d’expérience et il fallait basculer pour savoir ce que je vaux aussi. En espoirs j’étais le plus vieux, là je suis le plus jeune.
Que vous a apporté le fait d’avoir touché au monde pro ?
Ça aide à gérer certains matchs, le monde autour, la pression. Ça permet aussi d’avoir une approche plus professionnelle, car même si ça l’est un peu moins qu’à Brive, j’essaie de ne rien changer dans mon comportement à l’entraînement. Il faut garder ça pour essayer de progresser.
Vous avez inscrit un triplé contre Lavaur lors du dernier match, ça vous était déjà arrivé ?
Jamais ! Après, c’est sur des ballons portés donc c’est très collectif. Je me suis fait un peu chambrer d’ailleurs. C’est sympa, après ce serait bien de faire pareil contre Tarbes, mais ça ne sera pas la même chose… (rires)