L’école municipale d’arts plastiques fête ses ans
Créée en 1999 – d’abord sous forme d’association, avant d’entrer sous pavillon municipal – l’EMAP célèbre cette année deux décennies de succès. Retour sur son passé, focus sur son présent
Au commencement était une école municipale de céramique – héritage d’une grande tradition artisanale mentonnaise – fondée en 1964 par Jacqueline Verdini, puis confiée aux mains expertes d’Andrée Antonucci. De la (bonne) cote de cette institution, on eut l’idée d’élargir les disciplines en créant l’école municipale d’art plastique (EMAP) en 1999. Vingt ans plus tard, celle qui n’était à l’origine qu’une association – avant de passer dans le giron municipal en 2010 – est entrée dans l’ère de la maturité. Désormais majeure, et tatouée dans le coeur des nombreux élèves qui y sont entrés. Qu’ils viennent fidèlement aux cours hebdomadaires, ou ponctuellement, en stages organisés lors des vacances scolaires.
« Ouvre l’esprit culturel »
Si plus de 400 élèves répondent aujourd’hui présent, c’est en partie parce que l’établissement de la rue du Jonquier a su se diversifier. Proposant aux artistes de tous âges de pratiquer la peinture, l’aquarelle, le dessin, la céramique, la mosaïque, la sculpture, la photo, l’histoire de l’art, le modelage, la bande dessinéemanga, la gravure, ou encore l’art résolument moderne de l’infographie et de la production audiovisuelle. De nouveaux professeurs venant progressivement rejoindre les enseignants de la première heure – Jocelyne Conversy, Elisheva Copin, Teresa Spina, Patrick Truchi et Nicole Durand.
Directrice de l’EMAP pendant dix ans, l’actuelle responsable du musée Cocteau, Françoise Leonelli, se dit fière du succès de l’école. « Elle ouvre l’esprit culturel des enfants mais aussi des adultes. Pour tous, c’est un moyen de connaissance et d’enrichissement personnel inédit », assure-t-elle, ravie que l’EMAP complète l’offre culturelle déjà proposée par le conservatoire de Menton. Deux structures auxquelles le maire, Jean-Claude Guibal, est attaché. Jugeant qu’elles sont fondamentales, « car il y a une différence entre l’amateur de culture et le créateur de culture. Or pour être un bon amateur de culture, c’est mieux de pratiquer. » Afin que le cocktail d’art et de culture infuse dès le plus jeune âge, l’EMAP a même fait le choix, à la rentrée 2018, d’ouvrir ses portes aux tout petits – de 4 à 6 ans. Remplissant ainsi pleinement son rôle d’éveil. Que retenir de deux décennies d’existence ? Lors d’une précédente rentrée, l’artiste plasticienne Christelle Esperto – directrice de l’EMAP depuis presque dix ans – résumait ainsi les clés de la réussite : « Chaque année, le niveau est étonnant, de plus en plus élevé. L’exigence de qualité est aussi bien du côté des professeurs que des élèves. Ici, il faut comprendre que ce n’est pas une école de loisirs, mais bien un lieu d’apprentissage. Certes ludique, mais avec un véritable suivi ».
Cet accompagnement aura d’ailleurs permis à une trentaine de jeunes artistes ayant grandi avec l’EMAP d’intégrer, ensuite, des écoles supérieures d’arts. Faisant ainsi rayonner Menton à la Villa Arson (Nice), l’école nationale supérieure de Cergy, aux Beaux-Arts de Montpellier, Aix et Marseille ou encore au sein des écoles de restauration.
Encore jeune, l’EMAP demeure pleine d’avenir. Mais avec son concours photo, ses expositions annuelles d’oeuvres des élèves et professeurs, son travail pluriannuel sur la fresque de l’école Germaine Coty, l’établissement a su devenir un incontournable de la vie locale. Sans laquelle Menton ne serait pas tout à fait une ville d’art (moderne) et d’histoire.