L’explosion d’un colis piégé fait au moins 13 blessés
L’explosion d’un colis piégé dans une rue très fréquentée de Lyon, hier vers 17 h 40, a légèrement blessé treize personnes, dont onze ont été hospitalisées.
Elle a rapidement été qualifiée d’ «attaque » par Emmanuel Macron, et la section antiterroriste du parquet de Paris saisie de l’enquête, a ouvert une enquête pour association de malfaiteurs terroriste, « mais il faut attendre les résultats de cette enquête [...]. Au vu des résultats, on pourra effectivement qualifier cette enquête » ,a estimé en soirée la garde des Sceaux, Nicole Belloubet.
Le procureur de Paris, Rémy Heitz, et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, se sont rendus sur place dans la soirée.
● Rempli de vis, clous et boulons
Le sac ou colis, d’une faible puissance explosive, contenait des vis, clous ou boulons, ont confié des sources policières. Il a été déposé devant une boulangerie La Brioche dorée de la rue Victor-Hugo, une artère piétonne et commerçante au coeur de la ville, proche de la place Bellecour, actuellement en travaux.
« Ça a explosé et j’ai cru que c’était un accident de voiture [...] . Ilyavaitdes bouts de fils électriques autour de moi, des piles et des bouts de carton et de plastique. Les vitres étaient explosées », a témoigné Eva, une lycéenne de 17 ans encore sous le coup de l’émotion, qui se trouvait à 15 mètres du lieu de l’explosion.
« J’étais en train de travailler, de servir les gens, et d’un coup on entend un grand boum. Du coup, on descend voir pour voir ce que c’était. On pensait que c’était par rapport aux travaux », a ajouté Omar Ghezza, boulanger dans un commerce voisin.
La rue a été rapidement évacuée et bouclée par les forces de l’ordre. Le périmètre de sécurité a été élargi dans un second temps à la place Bellecour après la découverte de deux sacs dans un square d’enfants, mais l’intervention de démineurs a levé les inquiétudes. Un collège a été temporairement évacué.
● Un suspect recherché hier soir
Un suspect a été filmé par les caméras de vidéosurveillance de la ville, a confié le maire du 2e arrondissement, Denis Broliquier. Cet homme, décrit comme ayant d’une trentaine d’années, vêtu d’un bermuda beige et d’un haut sombre à manches longues ainsi que de lunettes noires et d’une casquette ou capuche, et circulant à vélo, était toujours recherché hier soir par la police, qui a lancé un appel à témoins sur Twitter. Aucune piste n’était encore privilégiée quant à son profil et ses motivations.
Sécurité renforcée
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En réaction, le ministère de l’Intérieur a annoncé le renforcement de la sécurité des sites accueillant du public et des événements sportifs, culturels et cultuels.
Un impact politique ?
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Survenue à moins de 48 heures des élections européennes en France, cette « attaque » est-elle susceptible d’influer sur le résultat du scrutin ? En tout cas, les réactions de responsables politiques étaient nombreuses. Si la plupart se limitaient à adresser des pensées aux victimes et à soutenir les secours et les forces de l’ordre, l’extrême droite se montrait plus offensive. « Une nouvelle attaque ignoble sur notre sol qui rappelle la menace qui pèse sur le quotidien des Français et notre modèle démocratique », a ainsi réagi Nicolas Dupont-Aignan. « Toute la lumière devra être faite sur les circonstances de cet attentat terroriste », a de son côté déclaré Marine Le Pen.
Le Premier ministre Édouard Philippe a par ailleurs annulé sa participation au dernier meeting de campagne de la majorité, prévu hier soir à Paris.