Monaco-Matin

MONACO BATTU, MAIS SAUVÉ !

L’ASM a terminé sa saison cauchemard­esque par une défaite (2-0) à Nice. Les Monégasque­s finissent à la 17e place. Reste à tourner la page et repartir sur d’autres bases...

- VINCENT MENICHINI

Au bout d’une saison pitoyable, l’AS Monaco est venue s’échouer chez le voisin qui a profité de deux erreurs grotesques de Badiashile et Sidibé pour arracher un derby qu’il n’a jamais vraiment maîtrisé. Alors qu’ils ont un temps songé à se glisser dans la première partie de tableau, voire doubler le Gym, les Monégasque­s ont arraché leur maintien en Ligue 1 sans panache, malgré un recrutemen­t cinq étoiles. Au coup de sifflet final, ils n’ont pas osé se sauter dans les bras pour fêter une défaite dans un derby. Dans le sillage de Glik, ils ont quitté la pelouse de l’Allianz Riviera la tête basse, quand Jardim, lui, y est allé d’une franche empoignade avec ses adjoints. Le technicien portugais a réussi sa mission, encore heureux, mais les doutes ne sont pas levés quant à sa capacité à refaire de Monaco ce qu’il était il y a encore un an, à savoir un candidat crédible au top 3. Pour mener à bien ce qui ressemble aujourd’hui à un projet farfelu, il devra très certaineme­nt faire sans Falcao la saison prochaine, l’homme du maintien et un attaquant qui pèse vingt buts par saison, a minima. Sa succession est ouverte et on souhaite bien du courage aux décideurs monégasque­s pour trouver la perle rare. Alors qu’il est censé prendre le relais en terme de leadership, voire

même devenir la tête de gondole du projet princier, Fabregas a failli dans ce derby dans un registre qui n’est, certes, pas celui qu’il maîtrise le mieux. Placé en soutien du Colombien, il n’a pas été à la constructi­on des actions mais à la finition. Hélas, il a tout raté, ou plutôt il a eu le malheur de tomber sur un gardien en état de grâce qui a désormais les poteaux avec lui.

Benitez, quel talent !

Nice n’a pas été beau à voir, a souffert comme rarement au milieu, à l’instar de Danilo qui a semblé erré par moments, mais il a donc une fois encore pu compter sur la classe de Walter Benitez. Auteur d’une saison monumental­e, l’Argentin, qui a reçu l’ovation du public niçois, tout comme Vieira, Dante, Sarr, Herelle et Atal, les principaux artisans de cette septième place heureuse, va débarquer en costaud la semaine prochaine au moment de renégocier un contrat qui court jusqu’en juin 2020 et lui ouvre des perspectiv­es savoureuse­s. Depuis quelques jours, Benitez a confié ses intérêts à une agence internatio­nale et il se murmure que plusieurs clubs de Premier League auraient l’intention de passer à l’action. On peut les comprendre… En face, Benaglio n’a pas démérité, mais il a pris deux « pions » de trop, dont un sur penalty de Le Bihan, qui n’avait plus marqué depuis avril 2017. Encore en manque de rythme, « MLB » a toutefois démontré qu’il était toujours préférable de jouer avec un vrai attaquant de métier et que cette faculté à bien se déplacer n’était pas du ressort de n’importe qui.

Il n’aura pas manqué grandchose pour que la saison plus que correcte du Gym, la première de Patrick Vieira sur un banc de touche en Europe, rappelons-le, ne se transforme en un grand frisson. Pour cela, il aurait fallu que Balotelli ne soit pas ce boulet-là et qu’un buteur digne de ce nom vienne prendre sa place en janvier. On ne réécrira pas l’histoire, mais à coup sûr, celle-ci aurait pu nous offrir davantage d’émotions… Une leçon à retenir, tout comme celle qu’ont reçu les dirigeants monégasque­s qui ont cru qu’en payant des mômes à vingt millions d’euros, ils pourraient encore jouer les gros bras. A l’arrivée, ils ont prié pour ne pas descendre.

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(Photos Eric Ottino et Dylan Meiffret )

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