Monaco-Matin

Pourquoi le Grand Prix de Monaco est une légende ?

Présents à l’avant-première du documentai­re qui retrace 90 ans d’histoire, Alain Prost, Jackie Stewart, Jacky Ickx et David Coulthard ont répondu à la question, évoquant leurs souvenirs

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Leur oeil pétille à la question de savoir pourquoi le Grand Prix de Monaco est si particulie­r… Ils s’y sont tous les quatre frottés au circuit monégasque. Alain Prost a été quatre victorieux en 1984, 1985, 1986 et 1988 ; Jackie Stewart trois fois en 1966, 1971 et 1973 ; David Coulthard à deux reprises en 2000 et 2002. Jacky Ickx, lui, ne s’est jamais imposé à l’époque où il était au volant, mais il a été directeur de la course, notamment celle de 1984 où il a interrompu l’épreuve pour cause de trombes d’eau. Les quatre anciens pilotes profession­nels étaient, mercredi soir, invités à l’avant-première du documentai­re Grand Prix de Monaco, la légende. Documentai­re dans lequel ils témoignent tous les quatre. Sur le photocall, avant d’entrer dans la projection, ils ont répondu à la question : « Pourquoi le Grand Prix de Monaco est une légende ? »

« C’est la course à gagner »

« Parce qu’il ne ressemble à aucun autre », lance Jacky Ickx. « Il est construit sur la légende de pilotes d’avantguerr­e qui faisaient des choses extraordin­aires avec des voitures compliquée­s, sans assistance. Des passionnés d’automobile­s et des leaders ont fait perdurer cette légende. Il y a un esprit de corps dans cette organisati­on, une ville qui suit les traditions. Monaco ne ressemble à aucun autre circuit au monde », estime le Belge, fidèle de longue date de la Principaut­é. «Ici, il faut conduire sur un fil, on ne peut pas flirter avec les rails de trop près car si on les touche, c’est fini. Il y a une énorme exigence, mais c’est la course à gagner ! ». Un avis que partage David Coulthard. L’Écossais, qui s’est imposé deux fois à Monaco, y a posé ses valises depuis longtemps avec son épouse Karen et leur fils. « On parle de légende pour plusieurs raisons. D’abord pour son histoire, l’idée folle de faire cette course en pleine ville. Monaco, c’est bien plus qu’un Grand Prix ! Pour un pilote, c’est une course dans laquelle il faut savoir pousser ses limites. Chaque Grand Prix est important mais tous les Grands Prix n’ont pas le prestige et le challenge que l’on trouve à Monaco ».

« Le joyau de la couronne »

Français le plus titré sur la piste monégasque, Alain Prost explique voir Monaco comme sa seconde patrie. « C’est un Grand Prix unique, prestigieu­x, teinté de traditions. Je trouve ça génial et indispensa­ble », détaille-t-il. « C’est aussi un Grand Prix où il y a plus de travail, plus de monde, plus de journalist­es, mais on le fait avec beaucoup de plaisir. C’est celui ou il faut être et qu’il faut gagner ». Lui, l’a fait quatre fois. «Maisà titre personnel, c’est le Grand Prix auquel j’ai le plus assisté. La première fois, c’était en 1969 avec mes parents ».

À cette époque, Jackie Stewart était déjà au volant, lui. L’ex-pilote britanniqu­e estime que le Grand Prix monégasque doit sa légende au fait que c’est «le joyau de la couronne » .Et évidemment, « la course à gagner ». Son plus beau souvenir à Monaco pourtant, n’est pas en Formule 1 mais en Formule 3, quand il s’impose pour la première fois en Principaut­é dans cette discipline. « Le premier homme qui est venu me féliciter, c’était Fangio. Et je ne l’oublierai jamais car, pour moi, à l’époque, c’était l’homme le plus incroyable que je connaisse ».

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(Photos Jean-François Ottonello et Manuel Vitali/Dir.Com.) Alain Prost, Jackie Stewart, Jacky Ickx et David Coulthard, spectateur­s mercredi soir à la Salle Garnier.
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