Monaco-Matin

Le trésor de Jeanne Augier vendu aux enchères à Nice

Robes haute couture, sac de marque et bijoux de luxe. Le dressing de la Dame du Negresco, qui s’est éteinte il y a cinq mois, se vend à prix d’or à l’hôtel des ventes de Nice aujourd’hui encore

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr

Ils n’égalent pas le Negresco, mais font partie de son trésor. Son héritage. Les quelque 260 vêtements de Jeanne Augier ont été vendus, hier, aux enchères. Par l’hôtel des ventes Nice Riviera et le fonds de dotation MesnageAug­ier-Negresco. Des pièces rares ayant appartenu à « Madame », propriétai­re iconique du palace, disparue il y a cinq mois. Des oeuvres de créateurs que se sont partagés les grands marchands de Paris et de Suisse. Et des particulie­rs, comme Laura Albanese. Cette Italienne, arrivée à Nice il y a 25 ans, était antiquaire. « J’étais attaché à la figure de Madame Augier et à son combat contre la corrida. Ça me fait quelque chose de toucher ses vêtements. C’est triste de les voir alors qu’elle n’est plus là. »

« Vente exceptionn­elle »

« C’est une vente exceptionn­elle ,a confié le commissair­e-priseur Patrick Rannou-Cassegrain. C’est rare d’avoir autant de vêtements griffés et des bijoux aussi importants. » « Quand on a fait l’inventaire, on ne s’attendait pas à voir ça ,a ajouté Françoise Sternbach, du cabinet d’expertises Chombert & Sternbach. C’est un vrai trésor. On était éblouis de voir ce qu’il restait. Il y a de très belles pièces, très avant-garde. Beaucoup de Cardin, Balmain et Nina Ricci… »

Des pièces de haute couture qui se sont envolées à prix d’or, hier. Une robe Jacques Fath, datant de 1953, « année de mariage de Jeanne Mesnage et Paul Augier, note le commissair­e des ventes. C’est la pièce historique. » Prix de départ : 700 €. Adjugée vendue 1250 €. La robe manteau Nina Ricci, de 1955, dont le prix a atteint 2 500 €. Et les pièces Balmain

qui ont explosé les compteurs : 2 600 € pour la robe bustier longue, en plumetis rose. Et, enfin, 4600 € pour la sublime robe de cocktail en tulle noir, brodée d’un motif végétal or et datant de 1954. Des montants atteints au terme de duels serrés. Intenses. Où les acheteurs surenchéri­ssaient. Du tac au tac. Comme dans un match de ping-pong.

Une robe offerte

La tension était forte au moment où l’ensemble vert, bleu et jaune de Pierre Cardin était débattu (notre photo). C’est la tenue que portait Jeanne Augier lorsqu’elle a reçu la Légion d’honneur. Une robe de collection. Un souvenir que le fonds de dotation MesnageAug­ier voulait garder. Mais les prix ont grimpé. 1 200 €. Une fois. Deux fois. Trois fois. La pièce était adjugée vendue au commissair­epriseur. Il a finalement décidé de leur en faire cadeau, félicité par les applaudiss­ements de la salle. Un beau geste qui sera suivi d’un autre. Tous les invendus seront réservés à une vente caritative au profit du père Gil Florini. Ami de Jeanne Augier. Et vice-président de son fonds de dotation, créé en 2009, afin de soulager la misère humaine et animale et participer à la préservati­on culturelle et au rayonnemen­t artistique de la France. Ce fonds est l’unique héritier du patrimoine et du palace estimé à plus de 400 millions €.

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(Photo Eric Ottino) Ses robes de créateurs vintage se sont vendues à   € voire   €.

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