Vieille Europe
Il fut un temps où, veille d’élection, l’exhortation était de rigueur. Bien-pensance et certitudes en bandoulière, il s’agissait d’inviter à voter. Et, mieux encore, à bien voter. Cette époque-là est révolue.
Cela fait belle lurette que les appels au « devoir » citoyen sonnent dans le vide. Tout comme la diabolisation de l’extrême droite, qui n’a eu pour effet que de la renforcer. Voyez où nous en sommes… L’électeur est buté. Il n’aime guère qu’on le prenne pour une buse. Les Britanniques l’ont sans doute confirmé, en renouvelant leur soutien au « brexiteur » Nigel Farage. La colère jaune française incite aussi
à la mesure. Vouloir, aujourd’hui, rendre le vote obligatoire serait de la dernière crétinerie. Inefficace et contre-productif. Pour autant, cela n’empêche pas de faire un constat alarmant : l’abstention, annoncée demain autour de %, devrait être plus massive encore chez les jeunes ( %) et les catégories populaires ( %). En clair, le corps électoral s’en trouve
« L’abstention s’annonce plus massive encore chez les jeunes, à hauteur de 70 %. »
biaisé, au profit des plus âgés et des mieux lotis, en général plutôt enclins au conservatisme. Le tableau démocratique prête à la critique. Malgré tout – il faut quand même se
que–les mouiller un peu , il n’est pas interdit de se réjouir partisans d’un « Frexit » fédèrent peau de chagrin. Chargée de tous les maux, l’Europe, malgré ses dérives, ses couacs, ses inerties, reste néanmoins, chacun le ressent confusément, une belle histoire qui mérite d’être prolongée et approfondie. On l’aime au fond comme on chérit nos « vieux », par-delà les exaspérations.