Monaco-Matin

JOURNÉE) / NICE - MONACO Falcao, drôle de sortie

Pour ce qui pourrait être son dernier match avec l’AS Monaco, le Colombien a raté sa sortie, à l’image de son équipe. Mais le Tigre aura marqué l’ASM de son empreinte

- MATHIEU FAURE

Falcao aurait mérité une tout autre sortie. Mieux que des sifflets un soir de défaite contre le voisin niçois en tout cas. Mais c’est ainsi… Buteur contre Amiens pour, vraisembla­blement, ce qui était son dernier match au Louis-II samedi dernier, Falcao était sorti, ce soir-là, sous les applaudiss­ements de son public. Au fond, tout le monde sentait que l’histoire d’amour entre le Tigre et l’ASM pouvait s’arrêter rapidement. Arrivé en 2013, il semblerait que le Colombien soit désireux de poursuivre sa carrière loin du Rocher, sans doute en Espagne (Atlético Madrid, Valence) où il avait pris un plaisir immense lors de son premier passage sous le maillot colchonero­s (2011-2013). Sur le Rocher, il a déjà eu plusieurs portes de sorties, certaines peu glorieuses dans la manière – vers Manchester United en 2014 notamment - d’autres qu’il avait refusées car ce n’était pas le moment comme ce pont d’or chinois en janvier 2017. Mais entre les deux, l’homme de Santa Marta a enfilé les buts comme personne (84 en 141 matches) tout en emmenant son équipe dans le dernier carré de la Ligue des champions ainsi qu’au titre de champion en 2017. Cette année-là, le numéro 9 monégasque marchait sur l’eau. Son but face au Manchester City de Guardiola résume à lui seul sa saison.

Un lob délicieux à la sortie d’un duel gagné contre le défenseur John Stones qui avait fait chavirer l’enceinte anglaise...

Difficile à remplacer

Évidemment, son aventure monégasque n’a pas été de tout repos à l’image de sa fin de saison dernière où certains de ses coéquipier­s lui ont reproché, directemen­t ou indirectem­ent, de se cacher sur la fin quand la troisième place était en danger et que l’attaquant ne pensait qu’à sa Coupe du monde. Après tout, il avait déjà manqué celle de 2014 après une grave blessure au genou lors d’un match de Coupe de France disputé à Lyon. Un souvenir qui avait « forcé » l’homme à fuir le Rocher pour l’Angleterre en août 2014, bien aidé par son omnipotent agent Jorge Mendes. Les images d’un Falcao pendu à son téléphone en marge d’un Monaco-Lille en attendant le dénouement de son transfert ont longtemps terni son image. Mais la deuxième vie monégasque de l’ancien attaquant de River Plate a remis les compteurs à zéro. Surtout cette saison où son club lui doit tant. Auteur de 15 buts en championna­t, il a pratiqueme­nt validé le maintien tout seul. Isolé à la pointe et rarement bien servi, il aura marqué les buts importants. En costaud. En taulier. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a planté lors des matches qui comptent : à Caen, à Amiens, à Rennes et contre les Picards la semaine dernière. Dans une saison où tout le monde a failli dans les grandes largeurs, il est sans doute le seul à avoir été au niveau malgré la pauvreté collective autour de lui. Mine de rien, il faudra le remplacer. Et trouver un joueur capable d’assurer 20 buts par an coûte cher. Très cher. Hier, il aurait tant aimé marquer une dernière fois. Il y a bien eu cette occasion en or à la 17e où il sert parfaiteme­nt Fabregas en retrait mais aussi cette tête non cadrée peu avant la pause et un coup franc à côté en seconde période avant de disparaîtr­e du match. Il est sorti la tête basse, remplacé par Vinicius, sous les sifflets de l’Allianz. Moins de six ans après ses débuts officiels à Bordeaux – où il avait marqué – le Colombien a peut-être quitté la Ligue 1 sur une défaite dans le derby mais laissant son club en première division. Et c’est sans doute le plus important.

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