Trois ans de prison pour un voleur à la carte bleue
Dans le jargon, on les appelle les « dabeurs ». Ces voleurs – très organisés – qui agissent près des distributeurs automatiques de billets. Et raffolent tout particulièrement de Menton parce qu’ils imaginent y trouver des personnes âgées à flouer.
Jeudi, l’un d’entre eux, en état de récidive, a été interpellé à Marseille par la police de Menton. Après s’en être pris à une nonagénaire, le 19 mai, dans une banque de la rue Boyer.
Retraits et paris
Le mode opératoire est bien connu des policiers : la petite dame veut retirer de l’argent. Ce faisant, elle ne prête pas attention à un monsieur qui la distrait. Profitant de la situation, ce dernier retient le code puis subtilise la carte. Grâce à son butin, le voleur fait des retraits de 300 euros à Menton et à Beaulieu. Puis utilise le même moyen de paiement pour jouer à des paris sportifs. Le destin souriant parfois aux crapules, le Marseillais – qui avait misé 2 000 euros – en gagne 6000. Une somme qu’un complice se charge d’encaisser.
Dix jours plus tard, un vol similaire de carte bancaire (appartenant à un vieux monsieur) attire l’attention des policiers de Menton. Le moyen de paiement ayant encore une fois servi à des retraits frauduleux et à des paris sportifs. Chargés de l’affaire, les agents du commissariat de police de Menton font beaucoup d’investigations, scrutent les vidéos, effectuent des recherches au niveau des lieux où ont eu lieu les méfaits. Et constatent qu’une même voiture de location, venant de Marseille, s’y trouve toujours.
Au terme de l’enquête, et grâce aux recoupements, il devient évident que l’homme est déjà connu pour des faits similaires.
Des policiers de Menton partent à 4 h du matin pour se rendre à Marseille, dans l’idée de le mettre hors d’état de nuire. Avec le soutien de la BAC de Marseille, ils procèdent à des recherches aux domiciles des deux escrocs. Le premier est finalement interpellé sur la voie publique, le second chez lui. L’équipée sauvage est ramenée à Menton où les deux hommes reconnaissent tout.
« Persévérance »
Jugés vendredi après-midi, ils ont finalement écopé de lourdes peines : trois ans de prison ferme pour le voleur, un an ferme pour son complice.
« Ils polluent le secteur, commente-t-on au commissariat de police. Face à cette industrie du dabeur, il faut faire preuve de persévérance, aller les chercher jusqu’à Marseille pour leur montrer qu’il y a un véritable suivi. Et éviter qu’ils se multiplient. »